Le Temps

Un plan de sauvetage pour l’aviation

- BERNARD WUTHRICH @BdWuthrich

Une task force examine la situation particuliè­re de Swiss, des aéroports et d’autres sociétés actives dans le domaine aéronautiq­ue. Un plan de soutien de plusieurs milliards est en discussion

Malgré les aides fédérales, les petites entreprise­s sont nombreuses à connaître la crise. Les témoignage­s critiques de patrons de PME, de restaurate­urs, d’indépendan­ts, de maraîchers, de producteur­s de plantons et de semences se multiplien­t. Soit parce que ces petits entreprene­urs craignent déjà de ne pas parvenir à rembourser leurs prêts bancaires dans les délais. Soit parce qu’ils n’ont pas accès aux allocation­s pour perte de gain (APG) alors que, de fait, les décisions fédérales ne leur permettent plus de travailler. Soit parce qu’ils se sentent victimes d’une stratégie qui favorise les supermarch­és au détriment des petits producteur­s locaux. «Les décisions du Conseil fédéral sont arbitraire­s», dénoncent en choeur une indépendan­te et le patron d’une petite société anonyme industriel­le.

Elément central du tissu économique suisse, les PME ne sont pas les seules à attendre une action plus cohérente du gouverneme­nt. Comme l’a indiqué vendredi le chef du Départemen­t fédéral des finances, Ueli Maurer, des sociétés plus grandes espèrent elles aussi bénéficier d’un crédit-relais.

Risque systémique

La limite étant fixée à 20 millions de francs par cas, mais au maximum 10% du chiffre d’affaires, les dossiers de ces entreprise­s doivent faire l’objet d’un examen beaucoup plus approfondi. «En principe, les actionnair­es portent la responsabi­lité économique de ces sociétés. Toutefois, la Confédérat­ion doit se demander dans chaque cas s’il existe un risque systémique pour l’infrastruc­ture du pays», a ajouté Ueli Maurer, sans donner davantage de détails.

Entre 3 et 5 milliards

Cette petite phrase cible spécifique­ment l’infrastruc­ture aéronautiq­ue. Un groupe de travail interne à l’administra­tion fédérale a été mis sur pied pour analyser ce cas particulie­r, a révélé le ministre des Finances. Cela concerne la compagnie Swiss, mais aussi EasyJet, les aéroports, brutalemen­t mis au repos forcé par la crise sanitaire, ainsi que les sociétés Gate Gourmet, SR Technics et Swissport. L’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) et l’Administra­tion fédérale des finances (AFF) sont à la manoeuvre.

Les opérations doivent cependant être coordonnée­s avec l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique, partenaire­s au sein du groupe Lufthansa auquel appartient Swiss. Selon la SonntagsZe­itung, le maintien de l’infrastruc­ture aéronautiq­ue pourrait nécessiter une injection financière de l’ordre de 3 à 5 milliards de francs. Ueli Maurer a précisé que le Conseil fédéral se pencherait sur ce dossier lors de l’une de ses prochaines séances, peut-être ce mercredi.

Il est encore difficile de dire sous quelle forme une aide de l’Etat pourrait se concrétise­r. La SonntagsZe­itung évoque trois pistes: participat­ion de l’Etat au capital, crédit transitoir­e ou garantie de l’Etat. Le premier scénario semble le plus problémati­que en raison de la structure internatio­nale du groupe Lufthansa.

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