«The Writing’s on the Wall», d’OK Go
Le meilleur pour la fin: impossible de clore cette sélection sans évoquer OK Go. Formé à Chicago à la fin du millénaire dernier, auteur de quatre albums, le groupe propose une power-pop sympathique, mais guère plus originale que celle de dizaines d’autres formations. Comment faire, dès lors, pour se distinguer? Les quatre musiciens ont eu cette idée: à une époque où les clips n’étaient plus aussi nécessaires que dans les années 1980-1990, pile au moment où YouTube s’apprêtait à ravir le trône de MTV pour la diffusion musicale, ils ont décidé de tout miser sur des petits films ultra-inventifs, souvent filmés en plan-séquence, ou du moins donnant l’impression d’avoir été conçu dans la continuité.
Tout commence très simplement en 2005 avec A Million Ways, qui voit les Américains se lancer dans une chorégraphie minimaliste et brinquebalante. L’année suivante, ils montent d’un cran avec Here It Goes Again et sa danse plus élaborée… et surtout effectuée sur des tapis de course. Dix ans plus tard, c’est lors d’un vol zéro gravité qu’ils filmeront Upside Down & Inside Out, après s’être amusés pour White Knuckles avec des chiens parfaitement dressés. On pourrait encore citer les imprimantes d’Obsession, les parapluies d’I Won’t Let You Down, la voiture-instrument de Needing/Getting ou encore la machine cinétique de This Too Shall Pass.
Après cet inventaire, retenons néanmoins, parmi leurs vidéos en une seule prise, celle de The Wrinting’s on the Wall. Coréalisée en 2014 par Aaron Duffy et Bob Partington, en compagnie du chanteur Damian Kulash, elle s’inspire notamment des travaux de l’artiste tessinois Felice Varini, spécialiste des trompe-l’oeil géométriques. En quatre minutes, on y découvre une vertigineuse succession d’illusions d’optique. Difficile à croire qu’elle a été réalisée, après deux mois d’élaboration, sans trucage. Elle est inépuisable, tant un esprit cartésien, comme hypnotisé, est parfois perdu face aux incessants et improbables mouvements de caméra.
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