Le Temps

«Lost in the Memory», de Charlie Winston

- @StephGobbo

On voit d’abord la mer, au loin, à travers une fenêtre. Puis la caméra tourne lentement et on découvre Charlie Winston, guitare à la main, assis sur un lit. Signé Ian Roderick, le clip du morceau Lost in the Memory est une merveille. Réalisé en une seule prise, donc sans montage, il suit durant six minutes le chanteur britanniqu­e se déplaçant dans une vaste demeure niçoise. C’est là qu’il logeait avec ses musiciens durant l’enregistre­ment de son quatrième album, Square 1, sorti en septembre 2018. Un matin, dit-il, il avait été frappé par la formidable acoustique des lieux alors qu’il arpentait les couloirs en grattant sa six-cordes.

Le tour de force de cette vidéo est, au-delà du plan-séquence qu’elle propose, le fait que Winston joue en direct, qu’il ne s’agit pas d’un playback. Des micros ont dû être installés à différents endroits de la maison et, au fur et à mesure qu’il se déplace, le son se modifie, évolue. Puis, d’une pièce adjacente, vient une voix féminine. Celle de sa soeur, que l’on apercevra plus tard chantant dans un micro relié à une mini-enceinte, comme on verra au détour d’un plan un claviérist­e.

En cinéma, le plan-séquence est le plus souvent utilisé pour suivre des personnage­s en mouvement, le dernier exemple en date étant le phénoménal 1917 de Sam Mendes. En musique, à l’image de ce Lost in The Memory que Sony Music vient de mettre en ligne afin de raconter «l’histoire de son enregistre­ment pré-confinemen­t», c’est aussi souvent le cas. On se souvient par exemple d’un clip virtuose de Justin Timberlake réalisé par l’équipe française de La Blogothèqu­e pour le

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