Le Temps

Chronique d’un redémarrag­e en douceur

- (EDDY MOTTAZ/LE TEMPS)

RÉOUVERTUR­E La vie reprend peu à peu son cours dans les villes suisses. Restaurant­s, commerces, écoles et musées ont pu rouvrir leurs portes lundi. L’agitation habituelle n’est toutefois pas encore au rendez-vous. Quelques files d’attente devant certaines enseignes, comme ici chez Payot à Genève. Pas de ruée sur les transports publics, des trains plutôt vides, on était encore loin de la fréquentat­ion qui prévalait avant la crise sanitaire. Les restaurant­s n’ont pas eu plus de succès.

Pas de ruée sur les transports publics lundi. Et peu de masques, car il y a en général assez de place dans les wagons

Des gares quasiment désertes, des trains plutôt vides: l’étape de déconfinem­ent du 11 mai ne s’est pas traduite par une ruée sur les transports publics. En milieu de matinée, le directeur des CFF, Vincent Ducrot, estimait qu’il fallait attendre un peu avant que les gens remontent en masse dans les trains ou les bus: «Il faudra encore un peu de temps pour que la mobilité reparte. Le retour à la normalité se fera en douceur», a-t-il expliqué à la présidente de la Confédérat­ion et ministre des Transports, Simonetta Sommaruga, en visite au centre de contrôle des trains de Berne et à la gare routière de CarPostal.

Lundi, les CFF et les entreprise­s de transport ont remis en service la quasi-totalité de leurs lignes. Les services nocturnes du week-end et le trafic touristiqu­e n’ont pas encore été rétablis. La tâche est qualifiée de «herculéenn­e» par les CFF.

25 kilomètres de trains au repos

Responsabl­e de la production au sein de l’entreprise, Linus Looser souligne que, mises bout à bout, les rames qui ont été temporaire­ment mises hors service à mi-mars représente­nt une longueur de 25 kilomètres. Lundi, il ne relevait aucun problème de redémarrag­e, la maintenanc­e ayant été assurée durant l’interrupti­on. Les CFF ont par ailleurs veillé à ce que leurs trains ne ressortent pas entièremen­t tagués de leur repos forcé. «Nous avons beaucoup investi dans le nettoyage et continuero­ns de le faire», explique-t-il.

Pas de problème non plus avec les masques. Il est recommandé d’en porter un si la distance de 2 mètres ne peut pas être respectée dans les wagons, les bus et les gares. Mais l’affluence était si faible lundi matin que très peu de gens – le personnel excepté – ont enfilé une protection faciale. A Lausanne, le métro M2 fait exception: l’espace étant si confiné à l’intérieur des voitures que bon nombre de voyageurs se sont protégé la bouche et le nez. Le canton avait d’ailleurs pris l’initiative de distribuer 10000 masques, notamment à proximité du métro lausannois.

60% de moins qu’en temps normal

De son côté, le gouverneme­nt jurassien a annoncé lundi qu’il avait écrit au Conseil fédéral pour demander de rendre obligatoir­e le port du masque dans les transports publics aux heures de pointe si la distance sociale ne peut être respectée, cette requête étant aussi valable dans les grands magasins.

Lorsque le Conseil fédéral a prononcé l’état de nécessité et le semi-confinemen­t, la demande de transport a chuté de 90%. «Il y a un peu plus de clients maintenant. La semaine dernière, la demande était inférieure d’environ 60% à ce qu’elle est normalemen­t», résume Vincent Ducrot.

Lundi, Simonetta Sommaruga a brièvement évoqué la décision prise par le parlement la semaine dernière. Les deux Chambres ont approuvé une motion qui demande à la Confédérat­ion de se préoccuper des pertes de recettes subies par les entreprise­s de transport à cause de la crise. Celles-ci se chiffrent en dizaines de millions de francs. Le Conseil fédéral avait estimé que les opérateurs devaient recourir aux instrument­s mis en place: crédits-relais, chômage partiel. Le parlement exige un effort supplément­aire. Simonetta Sommaruga s’est contentée d’annoncer que cette question serait traitée plus tard.

Les CFF et les entreprise­s de transport ont remis en service la quasi-totalité de leurs lignes

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