Des cantons prêts à durcir le ton
S’ils se disent tous satisfaits de la décision du Conseil fédéral de rendre le port du masque obligatoire dans les transports publics, les ministres romands de la Santé sont prêts à serrer la vis pour éviter une recrudescence des cas de Covid-19
Les appels à rendre le port du masque obligatoire dans les transports publics se sont faits insistants ces derniers jours. Ils ont été entendus par le Conseil fédéral, à la plus grande satisfaction des conseillers d’Etat romands chargés de la Santé, qui saluent tous la décision prise par la Confédération.
«Autant le fédéralisme est une force pour la Suisse, autant il peut être une faiblesse pour lutter efficacement contre une épidémie, qui, par définition, ne connaît aucune frontière, souligne le ministre genevois Mauro Poggia. Des décisions disparates et divergentes sur ce thème auraient évidemment affaibli l’action préventive, de sorte que la décision du Conseil fédéral est bienvenue.»
Des mesures plus strictes à l’étude
Si cette décision est imposée par la Confédération, depuis le 19 juin, et la fin de l’état de «situation extraordinaire», les cantons ont retrouvé leurs prérogatives. Ils peuvent donc prendre des mesures plus strictes pour éviter une recrudescence des cas de Covid-19. «Le gouvernement n’exclut en l’état aucune piste», assure Jacques Gerber, le ministre jurassien chargé de la Santé. Dans le canton de Vaud et en Valais, des réflexions sont en cours à ce sujet. Elles devraient aboutir à des décisions en fin de cette semaine ou au début de la prochaine.
L’actualité de ces derniers jours a démontré que les discothèques peuvent participer à une propagation rapide du virus. A Zurich, par exemple, cinq personnes ont été infectées lors d’une soirée, ce qui a entraîné la mise en quarantaine des 300 clients de l’établissement. Un tiers d’entre eux avait par ailleurs indiqué une fausse adresse électronique au moment de décliner leur identité.
Dans le canton de Berne, on souhaite éviter une telle situation. Président du conseil exécutif bernois, Pierre Alain Schnegg précise que des mécanismes seront mis en place «pour garantir que les listes de clients qui fréquentent ces établissements soient correctes». A Genève également, la priorité est mise sur la traçabilité des personnes. Mais si les discothèques ne devaient pas accomplir cette tâche correctement, des fermetures pourraient être prononcées, avertit Mauro Poggia.
Si elles respectent les mesures édictées, les discothèques devraient donc continuer d’accueillir des clubbeurs en Suisse romande. Pour le moment. Car, comme le rappelle Jacques Gerber, «la vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain. La situation et donc les mesures potentielles à prendre peuvent évoluer rapidement et changer encore dans les jours qui viennent.»
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