«Cette loi est un «ange gardien»
Pour le représentant permanent de la République populaire de Chine auprès de l’ONU à Genève, la nouvelle législation sur la sécurité nationale doit ramener la paix et la stabilité dans la région autonome
Chen Xu, représentant permanent de la République populaire auprès de l’Office des Nations unies et des autres organisations internationales en Suisse, estime que le nouveau cadre légal vient parfaire le principe «un pays, deux systèmes» et prévient que Pékin ne tolérera aucune ingérence étrangère.
La nouvelle loi de sécurité nationale est vue par beaucoup comme la fin du principe «un pays, deux systèmes». Que répondez-vous à cette accusation? La fonction de cette loi est d’améliorer le cadre légal et les mécanismes d’application afin de sauvegarder la sécurité nationale à Hongkong dans le cadre de la Constitution et de la loi fondamentale. C’est non seulement nécessaire, mais c’est une solution afin de parvenir à long terme à la mise en place fluide du principe «un pays, deux systèmes». Il s’agit d’un principe holistique.
«Un pays» est la précondition et la base des «deux systèmes», et les «deux systèmes» en dérivent et lui sont subordonnés. Si le principe «un pays» était mis en cause, les «deux systèmes» seraient hors de question. L’accusation que la nouvelle loi mettrait un terme à ce principe est soit le fruit d’un manque de compréhension, soit celui d’arrière-pensées.
Des bibliothèques se débarrassent de livres qui pourraient enfreindre cette nouvelle loi, des partis politiques sont dissous. Facebook, WhatsApp, Google et Twitter ont suspendu leur coopération avec les autorités hongkongaises et TikTok annonce son départ. En quoi cela ne limite-t-il pas la liberté d’expression? Ce n’est pas exact. La loi a comblé les lacunes existantes dans le système légal hongkongais en sauvegardant la sécurité nationale pour Hongkong, et constitue en cela un tournant majeur afin de revenir de la tourmente vers la paix et la stabilité. Les seules cibles de la loi sont les quatre crimes qu’elle mentionne: la sécession, la subversion, les activités terroristes et la collusion avec des pays étrangers ou des forces extérieures pour compromettre la sécurité nationale. Cette loi est un «ange gardien» pour la paix et la stabilité de Hongkong. La grande majorité des résidents de Hongkong qui respectent les lois n’ont aucune raison de s’inquiéter. Comme stipulé clairement dans la législation, les droits humains seront respectés et protégés en assurant la sécurité nationale. Les libertés d’expression, de la presse, de publication, d’association, d’assemblée et de manifestation – dont les résidents jouissent déjà en vertu de la loi fondamentale et des prescriptions applicables des conventions internationales relatives – seront protégées conformément à la loi. Cela facilitera encore l’exercice de ces droits et libertés dans un environnement sûr.
Des politiciens d’opposition et des membres de la société civile sont inquiets que les quatre crimes mentionnés par la loi soient trop vagues et trop larges. Si vous lisez attentivement cette loi, vous verrez que son champ d’application est détaillé et bien défini concernant ces quatre catégories de crimes. Je ne pense pas qu’il soit juste et objectif de dire que cette législation est trop vague ou trop large. Je tiens à répéter qu’elle ne vise qu’un très petit
CHEN XU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE AUPRÈS DES NATIONS UNIES À GENÈVE
«Le principe «un pays, deux systèmes» est holistique. «Un pays» est la précondition et la base des «deux systèmes», les «deux systèmes» en dérivent et lui sont subordonnés»
nombre de crimes qui compromettent sérieusement la sécurité nationale, et que la vaste majorité des citoyens de Hongkong qui respectent la loi n’ont rien à redouter.
Que faites-vous de la possibilité pour les autorités de perquisitionner sans mandat d’un juge? Des politiciens, des activistes, des journalistes redoutent désormais de voir la police arriver à tout instant. Une loi sur la sécurité nationale a sa particularité. Durant son élaboration, l’Assemblée nationale populaire a pris en compte tous les scénarios possibles et a sollicité l’avis d’un large spectre au sein de la société hongkongaise. Cette loi n’aura pas d’impact sur les droits légitimes et les libertés des résidents de Hongkong. Elle stipule explicitement que toutes les actions des forces de l’ordre doivent se conformer aux prescriptions, aux obligations et aux procédures légales et qu’elles ne doivent pas remettre en cause les droits des individus et des organisations. Quant aux déclarations de ceux qui calomnient la loi en affirmant qu’elle autoriserait la police à exercer un pouvoir sans limite, elles sont soit sans rapport avec les faits, soit guidées par des arrière-pensées.
Londres offre aux détenteurs d’un passeport britannique d’outre-mer (British National Overseas Passport) et à leurs proches de s’établir au Royaume-Uni et de demander la citoyenneté. Que répondez-vous? Dans le mémorandum entre nos deux pays, la partie britannique avait déclaré qu’elle n’offrirait pas le droit de résidence aux citoyens chinois de Hongkong qui détiennent un tel passeport. Le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire a clairement indiqué que tous les compatriotes chinois résidant à Hongkong sont des citoyens chinois, qu’ils détiennent ou non un tel document. Si le Royaume-Uni change unilatéralement sa pratique, cela contreviendra à sa propre parole et à ses engagements, ainsi qu’au droit international. Nous y sommes résolument opposés et nous nous réservons le droit de prendre les mesures correspondantes. Nous exhortons la partie britannique à adopter une vue objective et juste de la loi sur la sécurité nationale de Hongkong, à respecter la position et les préoccupations de la Chine et à s’abstenir d’interférer dans les affaires hongkongaises de quelque manière que ce soit.
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