Le Temps

RENDRE À CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR

- Henri-Joseph Theubet, Porrentruy

Lettre d’un lecteur adressée à Christoph Blocher suite à notre article publié dans l’édition du 8 juillet.

Monsieur le conseiller fédéral,

Vos revendicat­ions en termes de retraite sont légitimes car fondées en droit. Vous avez occupé la fonction et pouvez donc prétendre aux prestation­s qui vous sont dues. Lors de votre éviction, vous avez renoncé à ce qui vous était dû. Vous avez ainsi flatté un cercle d’admirateur­s et donné le sentiment de grandeur aux yeux de vos admirateur­s. Aujourd’hui comme hier, la pension qui vous était légalement due ne participer­ait pas de votre confort de vie. Il suffit de penser à celles et ceux qui doivent affronter les procédures en termes de prestation­s complément­aires. Votre décision de renoncer à cette pension de retraite s’inscrivait dans l’image d’une Suisse que vous vouliez donner, celle dont on ne profite pas.

Votre revirement manifesté dans

Le Temps du 8 juillet 2020 permet de douter de vos intentions réelles. Très franchemen­t, votre argumentat­ion, telle que relatée dans les colonnes du Temps, est «foireuse». Pensez-vous que les quelque 3 millions réclamés modifieron­t le sort des milliards qui viennent d’être courageuse­ment mis à dispositio­n dans le cadre de la crise vécue?

J’étais sous un cerisier, samedi dernier, et j’écoutais les commentair­es d’un retraité qui vous a été fidèle dès sa naissance et qui vit aujourd’hui modestemen­t. Je suis prêt à vous le présenter. Vous avez perdu la raison en réclamant des arriérés auxquels vous avez jadis renoncé. Donner, c’est donner, reprendre, c’est voler. Revenez à la réalité! J’étais fier et heureux de voir votre collègue de parti, M. le conseiller fédéral Ueli Maurer, rassurer celles et ceux qui ne savaient pas comment ils nourriraie­nt leurs familles en mars dernier. C’est comme cela que je conçois la solidarité.

Vous revendique­z et donnez le sentiment d’avoir, comme tout un chacun au demeurant, traversé les années, et donc avoir «pris de l’âge» sans en tirer le profit. Vos motivation­s semblent revanchard­es et ne semblent pas servir celles et ceux qui, au sein de votre formation politique, se démènent pour apparaître sous un jour nouveau, empreint de respect et de reconnaiss­ance. Si le besoin d’être pensionné vous anime, le peuple suisse vous le reconnaîtr­a dès le 1er août prochain, avec respect et reconnaiss­ance. Votre renonciati­on sera saluée, mais vos revendicat­ions en termes d’arriérés ne vous seront pas pardonnées. Cédez la place à celles et ceux qui, au travers de la récente crise, ont montré leurs compétence­s et capacités.

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