Les séries fantastiques consolident leur place
◗ Il a même été question de séries, cette semaine, au NIFFF dit hors-série. Annulé comme toutes les autres manifestations du genre, le Festival international du film fantastique de Neuchâtel a proposé, outre une sélection de films en ligne, une émission quotidienne, NIFFF TV, mêlant interviews des réalisateurs de ces films, chroniques et discussion avec quelques figures du genre. Dont Eli Roth (Hostel), réalisateur à l’origine du retour d’un fantastique cru et brutal dans les années 2000. Quand les gens du NIFFF lui ont demandé ce qui a changé en vingt ans (âge du festival), il a sans aucune hésitation mentionné… les séries.
«Longtemps, l’horreur est restée un genre propre au cinéma, vous aviez votre film d’épouvante du vendredi soir. Maintenant, même ce domaine est investi par les séries sur les chaînes payantes ou le streaming. Avec
The Walking Dead, les amateurs ont leur gore en série…», lance Eli Roth, toujours franc quand il parle de son business.
Il le dit comme un constat, sans regret. On pourrait objecter que la vigueur des séries n’abattra certainement pas le film fantastique, et que le format d’une histoire effrayante unique, délimitée à 90 minutes environ, garde tous ses arguments.
Mais la remarque spontanée de l’auteur de Cabin Fever montre à quel point les séries, longtemps réticentes face au genre, ont aussi investi les sombres régions de la fiction. On le constate ces temps avec deux hommages aux fondamentaux de ce registre, comme pour asseoir la solidité du fantastique en séries – en anthologies, dans ces cas. Il y a eu le brillant retour de The Twilight Zone pilotée par Jordan Peele. Depuis peu, voici que la naissante Apple TV+ tente de séduire avec de nouvelles Histoires fantastiques (Amazing Stories) produites par Steven Spielberg comme dans les années 1980. La TV, qu’elle soit d’un canal classique ou d’un nouvel acteur du web, souligne son patrimoine. On l’espère, pour mieux innover ensuite.
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