Les Suisses ne veulent pas d’une société sans espèces
La pandémie a favorisé les moyens de paiement électroniques, mais, pour trois quarts des consommateurs, le cash ne doit surtout pas disparaître
Il ne faut pas se tromper. Les Suisses ont peutêtre mis de côté leur argent liquide pendant quelques mois, encouragés par les commerces à payer par carte ou par smartphone. Mais il ne faudrait pas le prendre comme le signe qu’ils sont prêts à passer à une société sans cash. C’est ce que révèle le «Swiss Payment Monitor», une étude publiée jeudi par la Haute Ecole zurichoise de sciences appliquées (ZHAW) et l’Université de Saint-Gall.
Le sondage révèle que 75% des Suisses n’envisagent pas que l’on puisse supprimer les espèces. La moitié «rejette même totalement cette option», insistent les auteurs. «C’est un sujet très sensible pour beaucoup de gens», a commenté Sandro Graf, spécialiste des moyens de paiement à la ZHAW, dans le communiqué. L’idée d’une société sans cash ne convainc complètement qu’une personne sur cinq.
Attrait des néobanques
Les raisons de soutenir le cash? Elles sont nombreuses: manque de contrôle sur ses propres finances, dépendance technologique, cyberrisques, perte de l’anonymat, crainte d’une surveillance de l’Etat et des établissements financiers: la liste des arguments cités par les personnes sondées est longue.
Les chercheurs ont aussi constaté un certain succès des néobanques, ces banques en ligne que 10% des Suisses ont déjà testées. Ces utilisateurs, plus souvent des hommes, jeunes et avec d’importants revenus, y voient un intérêt avant tout pour les paiements à l’étranger. Ces services – l’étude cite le britannique Revolut et les suisses Zak et Neon – sont jugés simples, pratiques et bon marché.
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