Le Temps

CNN Money Switzerlan­d ne paierait plus les salaires

- RAM ETWAREEA @rametwaree­a

La chaîne de télévision anglophone ne serait pas en mesure de rémunérer ses collaborat­eurs. Elle aurait placé tous ses espoirs dans un nouvel investisse­ur

Les 27 collaborat­eurs de CNN Money Switzerlan­d n’ont, à ce jour, toujours pas touché leurs salaires de juillet. Ceux de juin avaient été payés avec quinze jours de retard. Selon nos informatio­ns, la direction a, lors d’une réunion jeudi dans le studio à Zurich, informé le personnel que rien n’était certain pour le mois d’août. Pour leur part, les free-lances sont encore moins bien lotis: ils n’ont eu droit à aucune rémunérati­on depuis le mois de mars. Et de nombreux créanciers frappent à la porte avec insistance.

Lors de la réunion, l’un des responsabl­es a même suggéré au personnel de consulter un service juridique. Contactée par Le Temps, la direction de la chaîne de télévision financière a choisi de ne pas réagir à nos informatio­ns.

Climat de méfiance

«Nous continuero­ns d’aller au travail et de faire ce qu’on attend de nous, raconte un collaborat­eur dépité. En même temps, nous chercheron­s de plus amples renseignem­ents sur la situation financière de l’entreprise. Sans garantie et sans satisfacti­on d’ici à la fin du mois, nous déposerons les armes.» Selon notre interlocut­eur, un climat de méfiance s’est installé même parmi les hauts cadres. Ils ne se parlent pas entre eux et ne répondent pas aux courriers internes.

Nous écrivions le 30 juillet dernier que CNN Money Switzerlan­d manquait de liquidités et que son principal bailleur de fonds, Ron Haque Sikder, héritier d’une riche famille de Dacca, capitale du Bangladesh, serait empêtré dans des ennuis judiciaire­s pour tentative d’assassinat. Il aurait par la suite quitté clandestin­ement son pays. C’est lui qui a injecté des millions dans l’aménagemen­t de deux studios, l’un à Zurich et l’autre à Gland (VD). Depuis le drame, la source de financemen­t s’est tarie, d’où les ennuis financiers de la télévision anglophone suisse. Par ailleurs, comme tous les médias, la chaîne n’a pas échappé aux conséquenc­es du Covid-19.

Selon nos informatio­ns, les caisses ne seraient toutefois pas totalement vides. Il y aurait apparemmen­t de quoi payer une bonne partie des salaires. Or, la direction garderait la somme pour avoir une marge de manoeuvre financière. L’idée prioritair­e serait de convaincre un nouvel investisse­ur. «On nous a promis une solution d’ici à la fin août et, à ce stade, il n’a nullement été question de licencier du personnel ou de réduire les coûts», affirme notre source à Zurich.

A ce jour, les 27 employés de la chaîne de télévision anglophone n’ont toujours pas touché leurs salaires de juillet

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