Le Temps

AVIONS DE COMBAT, DES JOUETS DE LUXE?

Marc-André Ryter, Cottens (FR)

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En vue de la votation du 27 septembre, les arguments les plus divers sont lancés dans le débat. Mais le plus souvent, la question de fond, l’essentiel dans cette acquisitio­n, est oubliée. L’armée remplit une mission qui lui est donnée par la Constituti­on du pays. Elle est ainsi un instrument des autorités qui est légitimé par la population et le parlement. L’armée ne fait donc pas ce qu’elle veut et n’est pas non plus une fin en soi. Pour certains, une relecture de l’article 58 de notre Constituti­on serait nécessaire. Les missions attribuées comprennen­t la défense du pays et de sa population. Or, l’espace aérien au-dessus de la Suisse est une partie constituan­te de notre pays, sur lequel nous assumons une pleine souveraine­té. A partir de cette base, les autorités se doivent de donner à l’armée les moyens de remplir ses missions. Nulle part, la Constituti­on ne limite le mandat de l’armée dans l’espace aérien à des tâches de police aérienne comme certains voudraient le faire croire. La tradition démocratiq­ue fortement ancrée dans notre pays permet quasiment à tout un chacun de proposer une modificati­on de la Constituti­on par le biais d’une initiative populaire. Il serait ainsi possible de réviser la mission de l’armée en diminuant l’étendue des tâches, ce qui permettrai­t en conséquenc­e de limiter les moyens alloués. La population serait alors libre de déterminer si elle est prête à accepter une limitation des capacités de l’armée à assurer sa protection et à assumer les risques qui en découlent.

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