Le Temps

Le son des alligators

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Les Everglades sans touristes: le rêve! Pour traverser le parc national depuis Miami, nous empruntons la route 41. Les airboats, d’habitude pris d’assaut, restent amarrés, immobiles. Au bord de la route, un alligator, la gueule grande ouverte et à la taille imposante, semble profiter du calme. Cet univers de marais et de mangroves abrite de nombreux reptiles, poissons et oiseaux, mais aussi la panthère de Floride, en voie de disparitio­n, et le lamantin des Caraïbes.

L’écosystème est fragile. Des espèces invasives le menacent, comme l’imposant python birman, qui n’a rien à y faire. Il a probableme­nt été introduit par des Floridiens qui le trouvaient trop encombrant pour leur appartemen­t. Ces serpents néfastes font l’objet chaque année d’un «Python Bowl». Celui qui en attrape le plus repart avec un quad tout-terrain. Sur les 80 spécimens capturés cette année, le gagnant en a attrapé huit. Des prix de 2000 dollars sont aussi accordés à celui qui trouve le plus long python (près de 4 mètres lors de la dernière édition) et le plus lourd (28 kilos). Plus de 750 Américains de 20 Etats ont participé au concours cette année, dont le but reste de préserver les Everglades.

Nous faisons un petit détour par Shark Valley et sortons de la voiture, histoire de nous dégourdir un peu les jambes. Cuite et humidité au rendez-vous. Les panneaux sont nombreux pour rappeler le danger des alligators. D’ailleurs, des Everglades, je retiendrai surtout ce silence régulièrem­ent entrecoupé de grognement­s des sauriens. Qui parfois semblaient vraiment très proches. Surtout quand j’ai emprunté une petite passerelle en bois au-dessus d’un marécage touffu, avec peu de visibilité.

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