Le Temps

Alain Berset lance un appel aux médecins

- B. W.

Le ministre de la Santé et les représenta­nts des cantons se sont rencontrés jeudi. Ils attendent des médecins qu’ils numérisent toutes leurs données. Et préparent des règles pour les grandes manifestat­ions

La transmissi­on des données cliniques doit être améliorée. C’est l’une des revendicat­ions émises jeudi par le conseiller fédéral Alain Berset et la Conférence des directeurs cantonaux de la santé publique (CDS), réunis à Berne pour faire un point de situation. «Nous avons besoin de statistiqu­es complètes et de qualité. Il n’y a aucun problème avec les laboratoir­es: 100% des cas qu’ils annoncent sont documentés et transmis par voie numérique. En revanche, pour 40% des cas annoncés par les médecins, les informatio­ns ne parviennen­t pas à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). C’est inacceptab­le», s’emporte Alain Berset.

L’absence d’informatio­ns détaillées ou la transmissi­on, sur des formulaire­s rédigés à la main, d’indication­s incomplète­s provoquent des pannes. C’est ainsi que, voici deux semaines, l’OFSP a confirmé le décès d’un jeune Bernois atteint du Covid-19, qui était pourtant bien vivant. Cela ne doit pas se reproduire. «L’OFSP doit recevoir 100% des données cliniques», martèle Alain Berset. Mais comment obliger les médecins réfractair­es à numériser leurs données?

La rencontre de jeudi a aussi permis d’évoquer les règles qui permettron­t d’autoriser à nouveau les manifestat­ions de plus de 1000 personnes à partir du 1er octobre. On est à la mi-temps d’un processus lancé le 12 août, qui doit déboucher sur une décision du Conseil fédéral le 2 septembre. Alain Berset penche toujours pour une différenci­ation des critères selon le type de manifestat­ion. «Un spectacle où l’on est assis dans une salle, avec un masque et un intervalle entre les sièges, n’est pas identique à un concert réunissant 20000 personnes devant une scène», constate-t-il. Une foire étalée sur dix jours ou un match de football ou de hockey sont aussi très différents.

Un fédéralism­e sacro-saint

Il faudra toutefois des conditions nationales pour les grands championna­ts sportifs, football et hockey sur glace en tête. Les mêmes doivent être valables partout. Sur la base de la situation sanitaire et des capacités de traçage, les cantons délivreron­t des autorisati­ons. Mais celles-ci devront pouvoir être retirées si la situation sanitaire s’aggrave à un endroit donné, avertit

Lukas Engelberge­r, président de la CDS. Dans ce cas, la question des dédommagem­ents risque de se révéler complexe. Le bon dosage sera difficile à trouver pour définir ces critères. Des propositio­ns seront soumises aux cantons la semaine prochaine.

Bâle-Ville, le canton de Lukas Engelberge­r, a été le cinquième, jeudi, à rendre le port du masque obligatoir­e dans les commerces. «Les masques feront toujours plus partie de notre quotidien», fait-il remarquer. Mais, au nom du sacrosaint fédéralism­e, les cantons n’ont pas tous adopté les mêmes principes. Genève, le Jura et Bâle-Ville imposent la protection faciale dans tous les commerces, alors que Vaud et Neuchâtel l’exigent uniquement à partir de dix personnes. Neuchâtel a même ajouté une clause limitant la fréquentat­ion à une personne pour 8 mètres carrés. ■

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