LES PARADOXES DES ACTIVISTES POUR LE CLIMAT
Dans l’article «Les activistes pour le climat passent à la vitesse supérieure»
(LT du 17.08.2020), on apprend que quatre mouvements pour le climat se réuniront pour une manifestation d’une semaine fin septembre. Des acteurs de ces organisations et professeurs d’université prennent la parole, sans qu’aucune voix critique ne s’exprime. Pourtant, plusieurs éléments peuvent être questionnés.
D’abord, Fanny Zürn, porte-parole de Grève du climat, estime que, «durant la pandémie, la Confédération a continué de mettre l’accent sur l’économie». Cela fera plaisir à tous les salariés, indépendants et patrons qui ne savent pas s’ils vont s’en sortir. Car il n’aura échappé à personne que c’est la santé qui est passée avant l’économie ces derniers mois. Et s’il y a actuellement une discipline qui occupe toutes les discussions et décisions, c’est la science. Celle-là même que les politiques n’écouteraient pas, selon les activistes. Ensuite, et ce n’est pas un hasard, cette nouvelle action aura lieu lors de la dernière semaine de session parlementaire. L’engagement citoyen ne serait-il pas plus crédible s’il avait pour but de compléter les institutions plutôt que de leur cracher à la figure? Après tout, les mouvements pour le climat se félicitent d’avoir engendré une vague verte aux dernières élections fédérales.
Enfin, ces mouvements continuent à être décrits comme étant issus de la société civile et portés par les jeunes. Soit. Mais demandera-t-on une fois aux ouvriers, paysans, apprentis et employés sans diplôme supérieur ce qu’ils pensent de ces mouvances, au lieu de toujours recueillir les avis du milieu académique ou des associations en lien avec les manifestations? Les réponses risquent de donner à réfléchir…