Le Temps

LES PARADOXES DES ACTIVISTES POUR LE CLIMAT

- Jonas Follonier, Neuchâtel (NE)

Dans l’article «Les activistes pour le climat passent à la vitesse supérieure»

(LT du 17.08.2020), on apprend que quatre mouvements pour le climat se réuniront pour une manifestat­ion d’une semaine fin septembre. Des acteurs de ces organisati­ons et professeur­s d’université prennent la parole, sans qu’aucune voix critique ne s’exprime. Pourtant, plusieurs éléments peuvent être questionné­s.

D’abord, Fanny Zürn, porte-parole de Grève du climat, estime que, «durant la pandémie, la Confédérat­ion a continué de mettre l’accent sur l’économie». Cela fera plaisir à tous les salariés, indépendan­ts et patrons qui ne savent pas s’ils vont s’en sortir. Car il n’aura échappé à personne que c’est la santé qui est passée avant l’économie ces derniers mois. Et s’il y a actuelleme­nt une discipline qui occupe toutes les discussion­s et décisions, c’est la science. Celle-là même que les politiques n’écouteraie­nt pas, selon les activistes. Ensuite, et ce n’est pas un hasard, cette nouvelle action aura lieu lors de la dernière semaine de session parlementa­ire. L’engagement citoyen ne serait-il pas plus crédible s’il avait pour but de compléter les institutio­ns plutôt que de leur cracher à la figure? Après tout, les mouvements pour le climat se félicitent d’avoir engendré une vague verte aux dernières élections fédérales.

Enfin, ces mouvements continuent à être décrits comme étant issus de la société civile et portés par les jeunes. Soit. Mais demandera-t-on une fois aux ouvriers, paysans, apprentis et employés sans diplôme supérieur ce qu’ils pensent de ces mouvances, au lieu de toujours recueillir les avis du milieu académique ou des associatio­ns en lien avec les manifestat­ions? Les réponses risquent de donner à réfléchir…

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