Richard Werly, lauréat du Prix Jean Dumur
C’est une belle distinction qui fait honneur à notre journal. Le Prix Jean Dumur, l’un des plus prestigieux de la profession, a été attribué cette année à Richard Werly, correspondant du Temps à Paris. Le jury a voulu saluer un journaliste qui, «à son immense talent de reporter, allie une maîtrise parfaite de l’éditorial et de la prise de distance analytique, et excelle aussi dans l’art du portrait comme dans celui de l’interview avec une grande attention apportée à l’écriture». Richard Werly couvre actuellement la présidentielle américaine. Après Paris, il s’installera aux Etats-Unis en 2021, où il est appelé à remplacer notre correspondante actuelle Valérie de Graffenried.
Le plus prestigieux prix de journalisme en Suisse romande vient d’être décerné à notre collègue Richard Werly. Un prix accordé à titre personnel pour récompenser sa carrière, mais qui a pour le correspondant du «Temps» une valeur collective
Le prix de journalisme Jean Dumur 2020 est décerné au correspondant du Temps à Paris Richard Werly. «C’est une récompense collective, corrige-t-il. Ce prix, c’est aussi celui du Temps. Ceux qui ont relu, édité, mis en page nos articles sur la France sont aussi récompensés. Nous, les journalistes, ne sommes rien sans supports papier ou numériques qui nous offrent la possibilité de raconter le monde.»
Richard Werly entame cette narration dès la fin de ses études d’histoire et de sciences politiques à Paris. En 1990, il part s’installer en Thaïlande et collabore avec Swissinfo. ch, la RTS et le Journal de Genève. De retour à Paris pour quelques années, à l’hebdomadaire La Vie puis à Libération, il est nommé correspondant permanent de ce dernier et du Temps au Japon pendant trois ans. Revenu à Genève au Temps, il couvre, entre autres, le conflit en Irak et le tsunami en Asie du Sud-Est de la fin de 2004, avant d’en diriger la rubrique internationale.
En 2006, Richard Werly s’installe à Bruxelles en tant que correspondant pour décrypter les affaires européennes. Huit ans plus tard, il poursuit son activité à Paris et relate dans toutes les rubriques du journal et dans sa chronique hebdomadaire l’actualité française. Au début de la pandémie, sa série de reportages «Voyage aux frontières du confinement» rend compte de la réalité sanitaire loin des hôpitaux. En ce moment aux Etats-Unis pour couvrir les prochaines élections présidentielles, il devrait s’y installer comme correspondant permanent dès 2021, à Washington.
«Nous, les journalistes, ne sommes rien sans supports papier ou numériques»
Entre-temps, le 20 novembre, le Prix Jean Dumur lui sera remis virtuellement, lors des Assises presse et démocratie à Genève. «Richard Werly croit aux fondements mêmes du métier de journaliste: raconter l’actualité avec le plus de clarté possible, écrit le jury dans son communiqué. Comme corollaire, la conviction qu’il faut aller sur le terrain pour y recueillir informations et témoignages de première main […] A son immense talent de reporter, il allie une maîtrise parfaite de l’éditorial et de la prise de distance analytique.»
Pour Richard Werly, c’est «un honneur» de remporter ce prix attribué par un jury de rédacteurs en chef romands «durant cette année journalistique emblématique à tous points de vue». La prestigieuse liste des journalistes primés avant lui ne peut, dit-il, «qu’inciter à la plus grande humilité». ■