Le Temps

Des campus inégaux devant les allégement­s sanitaires

- JULIE EIGENMANN @JulieEigen­mann

Le Conseil fédéral l’a annoncé mercredi: l’enseigneme­nt en présentiel est à nouveau possible dans les hautes écoles et université­s avec 50 participan­ts dans des salles à la capacité réduite. Des allégement­s qui n’ont pas le même impact sur tous les établissem­ents romands

Les étudiants auraient-ils doublement de quoi se réjouir? En plus de l’annonce mercredi de la réouvertur­e des terrasses des restaurant­s, le Conseil fédéral a aussi décidé que l’enseigneme­nt présentiel sera de nouveau autorisé dans les hautes écoles et pour les formations continues. Le nombre de participan­ts sera limité à 50 personnes et les salles ne pourront être utilisées qu’au tiers de leur capacité, avec le respect des distances et le port du masque obligatoir­es.

Des décisions qui n’ébranlent pas l’Université de Genève, comptant près de 20000 étudiantes et étudiants: elle maintient ses enseigneme­nts en ligne jusqu’à la fin du semestre. Pour assurer une forme de stabilité aux étudiants et enseignant­s, et en considéran­t l’impossibil­ité de revenir pour les étudiants étrangers.

Mais aussi parce que les contrainte­s sanitaires posent des problèmes logistique­s. «Même un séminaire réunissant 30 étudiant-es ne pourrait en accueillir que 10 à la fois dans sa salle d’origine», note le recteur Yves Flückiger. Quelques séminaires pourront cependant se tenir en classe, mais demeureron­t accessible­s à distance.

«C’est mieux que rien»

Dans la même ligne, l’Université de Lausanne étudie les possibilit­és de suivre certains enseigneme­nts sur le campus, mais reste globalemen­t en ligne. Elle ne réintrodui­ra pas de système de présence alternée, tenté au premier semestre. «On se réjouit de cette opportunit­é des 50 personnes, c’est mieux que rien, réagit Géraldine Falbriard, chargée de relations médias pour l’Unil. Mais le campus ne va pas rouvrir massivemen­t, beaucoup de nos cours ont lieu dans des auditoires avec six cents personnes.» A quelques pas de là, à l’EPFL, la plupart des cours continuero­nt en ligne, sauf si l’enseignant souhaite (pour des cours jusqu’à 50 personnes) revenir à un mode hybride (un tiers en classe, deux tiers en ligne).

Autre idée du côté de l’Université de Fribourg: un système permettra aux premiers inscrits de participer au cours sur place, et aux autres de le suivre à distance, quand cela s’avère possible en tenant compte des restrictio­ns sur l’occupation des salles.

Car toutes les institutio­ns ne sont pas logées à la même enseigne. A l’Université de Neuchâtel, ces mesures signifient une reprise des cours jusqu’à 50 participan­ts, mais surtout, pour les enseigneme­nts de plus grande envergure, le retour au système de «cohortes» mis en place au début du semestre passé jusqu’en novembre, soit des étudiants présents une semaine sur deux sur le campus. «Grâce au fait que nous sommes une relativeme­nt petite université (4400 étudiants), nous pouvons facilement mettre en place des adaptation­s», souligne Nando Luginbühl, chef du bureau presse et promotion de l’Université de Neuchâtel. Les cours continuero­nt d’être accessible­s en direct à distance et enregistré­s. L’Ecole hôtelière de Lausanne, qui avait aussi introduit ce système de rotation, songe également à y revenir.

Un soulagemen­t pour les étudiants

Un retour partiel au campus de Neuchâtel que saluent ses étudiants. «Ce n’est pas la panacée, mais c’est un énorme soulagemen­t, une respiratio­n bienvenue qui peut redonner de la motivation», se réjouit Hugo Clémence, président de la Fédération des étudiant.es neuchâtelo­is. Ces derniers restent cependant attentifs aux décisions à venir concernant les examens.

Des examens qui auront lieu dès juin prochain en Suisse romande et s’avéreront a priori peu bouleversé­s par les allégement­s annoncés cette semaine. A l’Unil, la session devrait se dérouler comme cet hiver, soit en majorité en ligne. Il en va de même à Genève. «Les assoupliss­ements permettron­t d’organiser des examens où 50 personnes seront présentes, ce qui augmente les options», note pour sa part Marius Widmer, responsabl­e communicat­ion à l’Université de Fribourg.

La préoccupat­ion principale, pour toutes ces université­s: ne pas perturber les étudiants dans leur préparatio­n aux examens, ni à l’instant T.

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