Nous voilà rassurés
Votre journal relève très bien le malaise entourant le «retour aux affaires» sur LCI de Darius Rochebin, blanchi sur le plan pénal, mais bien épinglé par Le Temps au sujet de son comportement à l’égard notamment de jeunes futurs journalistes, certes majeurs, mais méritant plus de la part d’une star incontournable du paysage médiatique («La RTS, Darius Rochebin et la loi du silence», LT du 31.10.2020). Ledit paysage a donc, semble-t-il, toutefois déjà tranché: «The show must go on» –
«le spectacle doit continuer» en anglais – quelles que soient lesdites «peccadilles».
Il est piquant de relever que ce retour fracassant se télescope étrangement avec le récent jugement de l’encaveur Dominique Giroud, coupable d’avoir essayé de «hacker» les ordinateurs de deux journalistes («Dominique Giroud est condamné pour l’affaire de piratage», LT du 24.04.2021). Or, l’un d’entre eux, qui travaillait aussi à la RTS, s’était plutôt singularisé à l’occasion de cette affaire. Averti du prochain hacking par le détective de Giroud, il s’était bien gardé de prévenir à ce sujet sa consoeur valaisanne, travaillant pour votre journal, et qui allait être aussi visée par le fameux malware.
Pour le surplus, des écoutes téléphoniques de police sur les très nombreux échanges entre ledit «privé» et ce journaliste ont abondamment montré que ce dernier s’asseyait frontalement sur l’élémentaire déontologie journalistique, proposant même au détective de sortir de fausses infos pour l’aider dans ses démêlés personnels avec un concurrent.
Morale de l’histoire? Cet étrange journaliste a lui aussi immédiatement été recasé… au Contrôle fédéral des finances, comme haut cadre bien sûr. Nous voilà donc aussi complètement rassurés.
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