Ciment, béton et Mormont
Ala lecture de l’intéressante page que Le Temps a consacrée aux récents événements concernant la carrière du Mormont (VD), je me permets de vous apporter deux précisions concernant notamment l’interview d’Eugen Brühwiler, professeur à l’EPFL («Avec le ciment on peut faire mieux que du béton», LT du 31.03.2021)
Dans le chapeau, il est question d’une «carrière de ciment». Or, on ne trouve de ciment Portland – nom générique qui désigne les ciments hydrauliques courants, contenant au moins 50% de clinker de ciment Portland – dans aucune carrière: au Mormont, on extrait du calcaire, soit la principale matière première servant à la fabrication du ciment dans l’usine contiguë.
Dans l’interview elle-même, il est question de recyclage du béton, que votre interlocuteur considère à juste titre comme judicieux. Le contexte de cette interview est toutefois celui d’une manifestation tendant à stopper l’exploitation d’une carrière nécessaire à la cimenterie toute proche, dont la mort est ainsi souhaitée.
Or, il faut comprendre que le recyclage du béton démoli n’apporte aucune solution à cet égard, puisqu’une telle opération ne produit que des granulats, qu’il faudra bien agglomérer ensuite au moyen de ciment pour en faire un nouveau béton.
Ainsi le recyclage du béton ne permet que de ménager nos ressources en granulats, ce qui n’est pas négligeable, mais nullement de réduire nos besoins en ciment. La question principale reste donc: voulons-nous, faute de ciment, nous passer de béton?
Elle me semble concerner notamment les CFF et leurs importants aménagements sur les sites ferroviaires de Lausanne et de Renens, ou encore les majorités rosesvertes composant les exécutifs vaudois et lausannois pour la construction du métro M3.
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