La défense de notre sphère privée revigorée par le duel entre Apple et Facebook
Je l’avoue, la nouvelle m’a un peu étonné. La semaine passée, Facebook annonçait que désormais les appels audio et vidéo effectués au sein de son service Messenger pourraient être chiffrés. J’étais certain que ce chiffrement était déjà possible depuis des mois. Mais, en réalité, seuls les messages texte étaient jusqu’à présent protégés par le chiffrement. Quoi qu’il en soit, Facebook a fait ainsi un pas pour améliorer le respect de la vie privée de ses utilisateurs. Ce chiffrement de bout en bout empêche ainsi la multinationale, comme toute tierce personne, d’avoir accès au contenu des conversations.
Souvent décriée à juste titre pour son pillage de données personnelles, la société dirigée par Mark Zuckerberg fait cette fois-ci juste. Et il y a quelque chose de joliment ironique à observer cette avancée alors que, en parallèle, Apple, champion auto-déclaré du respect de la vie privée, peine à sortir de la tempête déclenchée il y a quelques jours. La marque à la pomme, malgré de nouvelles explications, ne parvient pas à convaincre de la pertinence et de la fiabilité du système envisagé pour traquer des images de pédopornographie stockées par ses utilisateurs.
Les autorités nationales de régulation ont beaucoup de peine à suivre les avancées rapides des géants de la technologie. Et parfois, les projets de législation posent de gros problèmes, comme ceux visant à diminuer le niveau de protection – et donc le chiffrement – des messages. Du coup, les utilisateurs doivent aujourd’hui avant tout se reposer sur la bataille entre Apple, Facebook et d’autres géants de la tech.
Ce sont ces sociétés, en se lançant dans une concurrence acharnée pour la défense de notre vie privée, qui doivent le mieux nous protéger. Bien sûr, ces entreprises en font souvent un argument marketing. Mais cette course aboutit à des résultats tangibles, pour le bénéfice de tous.
Il est un peu étrange, voire dommage, de devoir faire autant confiance aux géants du numérique pour nous protéger. Mais il n’y a, aujourd’hui, guère d’autre choix.
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