Charbon: des chiffres interrogateurs et dérangeants
Aquelques pages d’intervalle, Le Temps du 15 juillet dernier montre bien toute l’ambiguïté de la lutte contre les dérèglements climatiques et les défis qui nous attendent. L’actualité du Temps de ce jour-là est consacrée au plan climat que l’Europe va lancer: un focus est mis sur la réduction de 55% des émissions de CO2 d’ici 2030, par rapport à 1990. On ne peut que s’en réjouir. Quelques pages plus loin les perspectives sont plus réalistes et plus sombres: sous le titre «Le dernier sursaut du charbon», l’article nous explique que l’abandon du charbon n’est pas pour demain et que la demande explose: augmentation de 15% depuis le début de l’année en Europe.
Il faut rappeler que globalement plus du tiers de l’électricité mondiale est issue de la combustion du charbon. Ainsi, la Chine (d’où provient la moitié du charbon mondial) prévoit de construire des centaines de nouvelles centrales à charbon. Dans ce même pays, le prix de la tonne de carbone est beaucoup trop bas pour inciter les entreprises à investir dans des techniques de production propres. De plus, les allocations de droits à polluer ont été bien trop généreuses. Pour aggraver encore la situation, des entreprises chinoises financent des dizaines de centrales à charbon, du Zimbabwe à l’Indonésie, dans le cadre des Nouvelles routes de la soie et en Allemagne, une nouvelle centrale à charbon (Datteln 4) a été mise en service dans l’ouest du pays le 30 mai 2020.
S’il est réjouissant de constater que le renouvelable a généré 38% de l’électricité européenne en 2020, il est décevant de voir qu’avec 37%, le charbon et le gaz sont devenus pour la première fois la source principale d’électricité en Europe.