Et nos autres séries estivales
Haïti, le séisme perpétuel, pour clore la série «Présent-passé» d’Olivier Perrin. Le ballet imprévisible d’une fontaine sierroise. Le triptyque photographique de Caroline Minjolle. Ces écoles qui ont supprimé les devoirs à la maison. Et pour finir, le troisième épisode de notre odyssée grecque, où il est question de l’île de Syros qui accueillit des flots de réfugiés après le massacre de Chios en 1822.
Samedi dernier, le nouveau fort séisme qui a encore une fois fait d'Haïti une île martyre évoque le souvenir de celui du 12 janvier 2010, qui a marqué les consciences et dont le pays ne s'est toujours pas complètement remis. Mais l'Histoire recense une cinquantaine de tremblements de terre qui ont ébranlé l'ancienne Hispaniola depuis la moitié du XVIe siècle.
Parmi eux, celui du samedi 7 mai 1842, généralement considéré comme la plus grande catastrophe de tous les temps en Haïti. Le Journal de Genève du 21 juin écrit alors que «L'Acadia, arrivé à Liverpool […], a apporté de déplorables nouvelles de SaintDomingue. L'île entière a éprouvé […] de violentes secousses de tremblement de terre. La ville du Cap-Haïtien est totalement détruite, dit le Patriote, journal de Port-auPrince», surtout avec «un incendie qui s'est déclaré immédiatement après» au coeur de cette cité alors florissante.
On sait aujourd'hui que «cet épouvantable séisme», lit-on sur le site internet Villeducaphaitien.com, a détruit «toutes les villes de [la] côte atlantique» et anéanti «en un moment» beaucoup d'agglomérations à l'heure où l'on préparait le repas du soir sur des feux qui se sont propagés dans les décombres.
La Gazette de Lausanne du 1er juillet évoque ensuite ce «phénomène» qui «s'est fait sentir avec une égale force dans toutes les parties de cette malheureuse île. […] A Santo Domingo, toutes les maisons de la ville sont aujourd'hui inhabitables et les propriétaires, forcés de les abandonner, campent dans les campagnes. […] 2 mille personnes ont perdu la vie. […] Cette catastrophe a entraîné la ruine d'un grand nombre d'habitans» et «toutes les affaires sont arrêtées», au Cap-Haïtien, notamment, l'un des trois plus importants centres de commerce de l'Amérique francophone, après Québec et La Nouvelle-Orléans.
Nul doute, alors, qu'«il faudra beaucoup de temps et d'efforts pour relever tant de ruines».
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