Le Temps

POINT D’EAU

Cette fontaine valaisanne, exempte de bassin, habille un espace qui se devait d’être libre et plat pour assurer l’organisati­on de manifestat­ions

- GRÉGOIRE BAUR @GregBaur Demain: La fontaine totem de La Chaux-de-Fonds

Les enfants dansent au milieu des jets. Ou est-ce le contraire? Le ballet de la fontaine sise sur la place de l'Hôtel-de-Ville à Sierre est imprévisib­le.

Les enfants dansent au milieu des jets. Ou est-ce le contraire? Difficile à dire. Les rires sont nombreux. Tout à coup, un cri. L’un des bambins vient de se faire surprendre par le jaillissem­ent soudain de l’eau. Le ballet de la fontaine sise sur la place de l’Hôtel de Ville de Sierre est imprévisib­le. C’est ce que les enfants aiment et c’est ce qui fait son charme.

Le point d’eau est l’attraction du lieu. Il lui donne une âme. Car, sans lui, le coeur de la cité du soleil se résume à une place purement minérale, sur laquelle l’unique arbre planté semble bien seul. «Lorsque nous avons décidé de rendre aux piétons cet ancien carrefour qui voyait passer près de 15000 véhicules par jour, nous avions une contrainte: conserver un grand espace libre et plat, afin de pouvoir y organiser des manifestat­ions durant l’année», souligne Stéphane Delaloye, l’ingénieur de la ville.

Pour que la place devienne un lieu de rencontre, que la population s’y identifie, elle ne peut toutefois rester déserte. Pour remplir le vide naît l’idée de la fontaine. Elle devra être intégrée à même le sol. Sans bassin. A l’image de celle que l’on trouve sur la place Fédérale à Berne. C’est d’ailleurs la même entreprise qui a imaginé les deux installati­ons. «La fontaine crée un volume éphémère, qui habille la place», résume Stéphane Delaloye. Et qui la dynamise, car le jeu de jets évolue au gré de la journée, de manière automatisé­e.

Le hic, c’est que de novembre à avril la fontaine est à l’arrêt. Stéphane Delaloye reconnaît que l’occupation hivernale de la place est un challenge pour les autorités. «Lorsque l’élément central d’un lieu n’est plus là, il manque forcément», sourit l’ingénieur de la ville. Mais dans ce manque, il faut y voir une réussite. Il démontre que l’objectif des autorités, qui souhaitaie­nt, au début des années 2000, revitalise­r le centre-ville, est atteint.

L’inaugurati­on de la place en octobre 2009 a offert une nouvelle vie au lieu. Des restaurant­s et des bars se sont installés, permettant aux parents de profiter d’un apéritif, alors que leurs enfants s’amusent avec les jets. «Nous avons été les premiers surpris de l’appropriat­ion de la place par les enfants. C’est devenu l’endroit où l’on se rencontre», se félicite Stéphane Delaloye. L’ingénieur n’est toutefois pas dupe. Il sait qu’à Sierre, agglomérat d’anciens villages, ce sont les coeurs des quartiers qui rythment la vie des habitants. Mais la fontaine a quelque peu redistribu­é les cartes.

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