Covid: sortie de crise à l’horizon, sauf dans l’aide sociale
A Genève, les autorités tablent sur une sortie de crise dès 2023 pour ce qui concerne la pandémie. Les aides ponctuelles, comme les cas de rigueur applicables aux secteurs économiques sinistrés, diminuent progressivement, tout comme les pertes de revenus découlant de la chute de l’activité de l’aéroport de Genève et du gel des intérêts fiscaux – qui sont appliqués en temps normal à ceux qui tardent à payer leurs acomptes.
Par ailleurs, l’Etat de Genève se délestera dès l’an prochain de 49 postes, occupés par des personnes employées temporairement dans le cadre de la gestion de crise. Il réduit aussi son dispositif, notamment à l’hôpital et aux transports publics.
Dopée par les secteurs économiques tournés vers l’exportation, la hausse des revenus fiscaux pourrait laisser penser que la crise appartient déjà au passé. En réalité, la crise sanitaire affectera durablement la population et les finances publiques. Répondre à ce «covid long», pour utiliser l’image choisie par le conseiller d’Etat socialiste Thierry Apothéloz, constitue une priorité de l’exécutif.
D’un coût total de 485 millions de francs l’an dernier, la facture pandémique devrait passer à 180 millions de francs en 2022. Sur cette somme, la moitié est imputable à la hausse des prestations sociales versées à la population. Comme cela avait été prédit, l’aide sociale subit les effets de la crise avec deux ans de retard, les personnes passant par la case chômage ou puisant dans leurs économies avant de solliciter l’Etat.
Cette hausse des charges dites contraintes, parce que l’Etat a l’obligation d’y consentir, se poursuivra graduellement lors des années suivantes, jusqu’à atteindre 125 millions de francs supplémentaires en 2025. Ces charges relèvent principalement de l’aide sociale (+35,4 millions de francs en 2022), des subsides à l’assurance maladie (+28 millions de francs) et des prestations complémentaires AVS (+5,8 millions de francs).
La crise a également fait disparaître des emplois, explique la grande argentière, la conseillère d’Etat libérale-radicale Nathalie Fontanet. L’Etat de Genève entend favoriser la reconversion professionnelle de ces personnes. ■