Baz’Art, comme c’est bizarre
Ce week-end, la rue Lissignol, à Genève, s’ouvre à une cinquantaine de propositions entre musique, performances et art visuel. C’est Baz’Art, et on l’évoque en désordre
Ça remue de nouveau rue Lissignol – merci au Baz’Art, ce festival qui met périodiquement sens dessus dessous ce serpent pavé qui fait un angle à 90° en pleine rive droite de Genève. Le Baz’Art, c’est une petite cinquantaine de propositions de tous ordres (musique, arts visuels, installations sonores, performances participatives) durant le weekend qui vient – deux journées pour lesquelles les organisateurs recommandent vivement de se faire tester pour éviter toute surprise de dernière minute.Le raout porte bien son nom: Baz’Art tire dans tous les sens, et célèbre l’hétéroclite comme une vertu programmatrice, grosse de découvertes, d’inattendu et de pas de côté.
Exemples: auriez-vous imaginé que la piste de batterie d’Iron Man (titre légendaire de Black Sabbath) pût être jouée par un réel homme de fer? Nicolas Fenouillat y a pensé pour vous, et se placera derrière les fûts après avoir enfilé une armure de chevalier médiéval, avec casque, gorgerin, braconnière et tout le nécessaire – une performance qui, dimanche, sentira bon le métal et la sueur. Cerise Rossier, quant à elle, nous racontera samedi toute une histoire en recréant un alphabet avec les seuls mouvements de son corps – une chorégraphie de sémaphore mise en musique par Simone Aubert et POL. Le COLLEactif, quant à lui, invitera le public présent à concevoir par bribes et à partir d’affiches découpées une fresque murale qu’on espère le moins éphémère possible.
Les rendez-vous plus purement musicaux font frétiller les oreilles, avec un line-up aux petits oignons: les hybridations sahélo-krautrock de Meril Wubslin (Christian Garcia-Gaucher, Valérie Niederoest, Jérémie Conne), les chansons brutes de Loup Uberto (un incroyable passeur de traditions souterraines), la techno gonflée au dub de Tresque (qui nous a gratifiés d’un concert majestueux aux récentes Digitales de Bienne) ou encore la mélancolie caverneuse et pulsatile de November – la rencontre idéale de Simon Huw Jones (And Also the Trees), Bernard Trontin (The Young Gods) et Arnaud Sponar (Goodbye Ivan). Si le Baz’Art est un souk, il ne vend que des idées de qualité.
Baz’Art, rue Lissignol, à Genève, les samedi 18 et dimanche 19 septembre. baz-art.ch