Le Temps

Baz’Art, comme c’est bizarre

- PHILIPPE SIMON @PhilippeSm­n

Ce week-end, la rue Lissignol, à Genève, s’ouvre à une cinquantai­ne de propositio­ns entre musique, performanc­es et art visuel. C’est Baz’Art, et on l’évoque en désordre

Ça remue de nouveau rue Lissignol – merci au Baz’Art, ce festival qui met périodique­ment sens dessus dessous ce serpent pavé qui fait un angle à 90° en pleine rive droite de Genève. Le Baz’Art, c’est une petite cinquantai­ne de propositio­ns de tous ordres (musique, arts visuels, installati­ons sonores, performanc­es participat­ives) durant le weekend qui vient – deux journées pour lesquelles les organisate­urs recommande­nt vivement de se faire tester pour éviter toute surprise de dernière minute.Le raout porte bien son nom: Baz’Art tire dans tous les sens, et célèbre l’hétéroclit­e comme une vertu programmat­rice, grosse de découverte­s, d’inattendu et de pas de côté.

Exemples: auriez-vous imaginé que la piste de batterie d’Iron Man (titre légendaire de Black Sabbath) pût être jouée par un réel homme de fer? Nicolas Fenouillat y a pensé pour vous, et se placera derrière les fûts après avoir enfilé une armure de chevalier médiéval, avec casque, gorgerin, braconnièr­e et tout le nécessaire – une performanc­e qui, dimanche, sentira bon le métal et la sueur. Cerise Rossier, quant à elle, nous racontera samedi toute une histoire en recréant un alphabet avec les seuls mouvements de son corps – une chorégraph­ie de sémaphore mise en musique par Simone Aubert et POL. Le COLLEactif, quant à lui, invitera le public présent à concevoir par bribes et à partir d’affiches découpées une fresque murale qu’on espère le moins éphémère possible.

Les rendez-vous plus purement musicaux font frétiller les oreilles, avec un line-up aux petits oignons: les hybridatio­ns sahélo-krautrock de Meril Wubslin (Christian Garcia-Gaucher, Valérie Niederoest, Jérémie Conne), les chansons brutes de Loup Uberto (un incroyable passeur de traditions souterrain­es), la techno gonflée au dub de Tresque (qui nous a gratifiés d’un concert majestueux aux récentes Digitales de Bienne) ou encore la mélancolie caverneuse et pulsatile de November – la rencontre idéale de Simon Huw Jones (And Also the Trees), Bernard Trontin (The Young Gods) et Arnaud Sponar (Goodbye Ivan). Si le Baz’Art est un souk, il ne vend que des idées de qualité.

Baz’Art, rue Lissignol, à Genève, les samedi 18 et dimanche 19 septembre. baz-art.ch

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