Le Temps

Un arrière-goût de guerre civile à Beyrouth

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Dans la capitale, des inconnus ont tiré sur des manifestan­ts qui, à l’appel du Hezbollah et d’Amal, exigeaient le limogeage du juge Bitar, qui enquête sur l’explosion d’août 2020. Au moins six personnes sont décédées

Des morts et des blessés dans la rue, des francs-tireurs embusqués, des habitants terrés dans leurs appartemen­ts transpercé­s par les balles: la capitale libanaise Beyrouth a renoué jeudi avec les scènes de la guerre civile qu’elle pensait avoir oubliées.

Tout a commencé par une manifestat­ion de centaines de partisans des mouvements musulmans chiites du Hezbollah et d’Amal devant le Palais de justice pour exiger le remplaceme­nt du juge Tareq Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth il y a un an.

Brusquemen­t, des tirs de snipers, dont l’origine n’a pas été déterminée, ont ciblé un groupe de manifestan­ts, et des hommes armés, dont certains portaient des brassards d’Amal et du Hezbollah, présents sur place, ont massivemen­t riposté.

Très vite, les rues se sont remplies de partisans armés des deux partis chiites dans le quartier de Tayouné, tout près du secteur où avait éclaté la guerre civile le 13 avril 1975.

Des habitants de ce quartier résidentie­l se sont retrouvés pris au piège, entre les tirs des snipers embusqués sur les toits des immeubles et les roquettes lancées par des hommes armés en pleine rue.

Pour Elias, 48 ans, «la guerre civile s’est terminée sans que l’on demande des comptes aux responsabl­es». «Ce que nous voyons aujourd’hui est bien le résultat de l’impunité, et montre que le bruit des armes est toujours plus fort.»

Les violences ont fait au moins six morts et une trentaine de blessés.

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