«Tuna bonds»: un demi-milliard d’amende pour Credit Suisse
Pouvoir tourner la page d’une affaire en cours, c’est bien. Mais le prix de la résolution de l’affaire des «tuna bonds» au Mozambique «semble bien au-delà des estimations», a considéré Andreas Venditti, analyste chez Vontobel. Mardi soir, Credit Suisse a déclaré avoir accepté de payer 475 millions de dollars, dont 275 aux Etats-Unis et 200 au Royaume-Uni, en échange d’accords de non-poursuite. La banque, qui a plaidé coupable, effacera en outre une dette de 200 millions au profit du Mozambique.
Entre 2013 et 2014, Credit Suisse a participé à fournir des crédits de 2 milliards de dollars au gouvernement du Mozambique pour financer le développement de la pêche au thon et des équipements de surveillance côtière. Or, plusieurs employés de la banque, des fonctionnaires et des intermédiaires ont été accusés de s’être servis dans ces fonds ou d’avoir distribué des pots-de-vin.
Pour la banque, l’impact financier sera de 230 millions pour le troisième trimestre, puisque des provisions avaient déjà été faites. De quoi «manger une part significative du bénéfice attendu», ajoute Andreas Venditti.
Mardi soir, la Finma a également conclu son enquête dans cette affaire, où elle juge que Credit Suisse a «gravement contrevenu aux exigences posées en matière d’organisation ainsi qu’à l’obligation de communiquer posée par la législation de lutte contre le blanchiment d’argent». En outre, «la gestion des risques du groupe dans le contexte des affaires de crédit avec le Mozambique présentait de graves lacunes».
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