Le Temps

Personne ne sait à quoi cette guerre aboutira

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L ’annonce de l’attaque était la première chose que j’ai vue en me réveillant le vendredi matin. C’était un choc. Je ne m’y attendais pas, même si je savais qu’il se passait des choses étranges avec l’armée russe, déjà les semaines avant. Je pense qu’elle a juste attendu que les Jeux olympiques se finissent pour attaquer. J’ai de la peine parce que je n’entends parler que de ça dans les médias, à la radio… et surtout à la maison. Ma famille est finlandais­e et elle a toujours eu une certaine hostilité contre le gouverneme­nt russe, principale­ment à cause de la guerre d’Hiver, quand beaucoup de proches ont été tués. Même si c’était il y a trois génération­s, c’est un sujet sensible et ce qu’il se passe maintenant nous en rappelle les faits… Ma grand-mère, qui avait pu fuir à l’époque, habite aujourd’hui avec ma tante à quelques kilomètres de la frontière russe.

Certes, la Finlande est un pays européen et il n’y a pas de raison qu’elle soit attaquée, mais il n’empêche: je me sens constammen­t inquiète de la menace russe et la situation me rend triste. Personne ne sait à quoi cette guerre aboutira, car la Russie est imprévisib­le. Je pensais qu’elle était en train de se moderniser, et pas de faire un recul en arrière et présenter une lâcheté pareille.

Je sais que certains ne se sentent pas touchés considéran­t que la guerre est «loin» mais moi, j’ai l’impression qu’elle se passe juste à côté. J’ai beaucoup d’empathie pour les victimes et je suis fière d’elles, de ceux qui les aident et de ces Russes qui luttent contre leur gouverneme­nt dans leur pays, malgré les risques. J’espère que la solidarité entre les gens continuera et ira même en se renforçant.

CLARA MATHILDA BÜCHI, 18 ANS, SAINT-AUBIN (FR)

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