Présence en Russie: Nestlé botte en touche
Le premier ministre ukrainien a exhorté jeudi le groupe vaudois à cesser l’ensemble de ses activités en Russie. La pression continue de monter sur les entreprises ayant fait le choix de rester dans le pays
La pression monte pour Nestlé. Tandis qu’un grand nombre de groupes internationaux ont décidé de couper les ponts avec Moscou, la multinationale vaudoise a fait le choix de conserver certaines de ses activités en Russie. Dans un message relayé via son compte Twitter, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a fustigé jeudi le groupe, l’accusant d’encourager la guerre menée par le Kremlin: «En refusant de cesser ses activités commerciales en Russie, Nestlé permet à la guerre d’agression de la Russie en Europe de se poursuivre. Les dommages à long terme pour la réputation de l’entreprise sont proportionnels à l’ampleur des crimes de guerre russes en Ukraine (énormes). Il n’est pas trop tard pour changer d’avis, Nestlé.»
«Aucune compréhension»
Plus tôt jeudi, le premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a lui exhorté Mark Schneider, directeur de Nestlé, à repenser la décision de l’entreprise de poursuivre certaines de ses opérations en Russie. «J’ai parlé à Mark Schneider […]. Malheureusement, il ne montre aucune compréhension. Payer des impôts au budget d’un pays terroriste signifie tuer des enfants et des mères sans défense. J’espère que Nestlé changera bientôt d’avis», a-t-il asséné.
Contacté par l’agence de presse AWP vendredi, Nestlé ne commente pas l’entretien entre son directeur général et le premier ministre ukrainien. «Nous considérons que les conversations avec les autorités gouvernementales sont privées», a indiqué une porte-parole du groupe. «En tant qu’employeur, nous sommes responsables de nos plus de 7000 employés en Russie, a-t-elle ajouté. Cela nous attristerait beaucoup si nos collègues étaient sous la dépendance d’autres. Cela explique notre décision.»
Nestlé avait annoncé, le 11 mars, la suspension de la livraison de certains aliments vers la Russie, prévoyant des exceptions concernant notamment les produits de première nécessité. «La Russie a été la source de 1,7 milliard de francs de revenus l’année dernière, soit environ 2% du total de Nestlé», selon Bloomberg. ■