Le Temps

Barack Obama vient prêter main-forte à Joe Biden

L’ex-président revient pour la première fois à la Maison-Blanche depuis qu’il l’a quittée en janvier 2017. Pour parler de santé

- VALÉRIE DE GRAFFENRIE­D, NEW YORK @vdegraffen­ried

Comment faire redécoller un taux de popularité en berne à quelques mois des élections cruciales de mi-mandat? En invitant Barack Obama à la Maison-Blanche! C'est du moins ce que Joe Biden espère, en ayant fait venir, mardi, l'ancien président pour présenter ensemble ses projets en matière de santé. Pour Barack Obama, il s'agit de son tout premier retour à la Maison-Blanche depuis qu'il l'a quittée, en janvier 2017, pour laisser la place à Donald Trump.

Immenses inégalités

La rencontre a une forte valeur symbolique à plus d'un titre. Officielle­ment, la présence de Barack Obama dans l'East Room de la Maison-Blanche avait un but bien précis: l'associer à la signature d'un décret favorisant des soins de santé plus accessible­s et renforçant donc l'Affordable Care Act, une des réformes phares de l'ex-président, malmenée de nombreuses fois au Congrès. L'Obamacare est en vigueur depuis mars 2010, non sans avoir perdu des plumes par rapport au projet initial. Il a également subi des attaques en règle de Donald Trump, qui avait pour ambition de le détricoter. Sans y parvenir.

Pour Joe Biden, cette réforme visant à corriger les immenses inégalités dans l'accès aux soins est primordial­e et il multiplie les efforts pour la consolider. S'il n'est pas parvenu à faire passer ses ambitieuse­s réformes sociales au Congrès en raison de l'opposition des républicai­ns et de l'obstructio­n de deux sénateurs démocrates, il tente d'en ressuscite­r quelques pans. Il dénonce par exemple les prix excessifs de certains médicament­s, comme l'insuline. Et appelle le Congrès à renouveler des subvention­s pour faire baisser les primes d'assurance maladie pour les familles dans le besoin.

L'idée de Joe Biden est aussi de profiter de l'aura et de l'autorité morale de Barack Obama, dont il a été le vice-président – il s'est d'ailleurs présenté comme ça mardi, sur le ton de la boutade –, alors que les républicai­ns pourraient bien regagner une majorité au Congrès en novembre. De quoi préfigurer un rôle plus important d'Obama dans les campagnes électorale­s à venir? Les paris sont lancés.

Pour l'instant, leur complicité a l'effet escompté. «Ce sont de vrais amis, et je suis certaine qu'ils parleront de ce qui se passe dans le monde autant que de leurs vies familiale et personnell­e», avait précisé lundi Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche sur le départ, soulignant que les deux hommes déjeunerai­ent aussi ensemble. ■

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