Lausanne, tambours battants
Le Festival international de percussions, dont la première édition est prévue en juin, mettra à l’honneur les instruments omniprésents mais pas toujours mis en valeur
On ne l’aurait pas cru tant on le dit luxuriant, mais le paysage suisse des festivals avait une lacune: les percussions. Un vaste groupe d’instruments qui, jusqu’à présent, n’avait pas droit à son propre rendez-vous. C’est ce qu’a réalisé il y a quelques mois Bart Favre, responsable marketing lausannois et mélomane, qui a toujours goûté à la puissance du rythme. «Or, en faisant quelques rapides recherches, je me suis rendu compte qu’il n’existait aucun festival, ou alors rien de pérenne.»
Mettre à l’honneur et en lumière les percussions, ces objets de peau et de bois «à l’origine de toutes les civilisations», pourtant pas toujours valorisées: ainsi est né le Festival international de percussions de Lausanne, dont la première édition aura lieu du 17 au 19 juin. Trois jours pour 14 concerts (certains gratuits) rassemblant 19 groupes sur les scènes des Docks, de l’Opéra de Lausanne, du D! Club ou encore de Plateforme 10.
Qui dit événement international dit pointures du monde entier. Ainsi, les Percussions de Strasbourg, ensemble mythique fêtant cette année son 60e anniversaire, les Japan Marvellous Drummers,
sur tambours traditionnels japonais, les Maîtres-Tambours du Burundi et leurs pulsations joyeuses proches de la transe ou encore le quartet du très populaire Manu Katché se mêleront aux talents nationaux – Alberto Malo, qui avait enflammé le Cully Jazz l’an dernier ou encore Pierre Audétat, pianiste aux mille expérimentations sonores.
L’expertise suisse
Car la Suisse a une expertise dans le domaine, rappelle Jean-Marc Richard, qui coordonne dans le cadre du festival une soirée de gala radio-TV. «La percussion fait partie de nos traditions, remontant jusqu’aux fifres et aux tambours qui voyageaient entre la montagne et la plaine.» Une tradtion dignement perpétuée: les Tambours bâlois, rock stars à la réputation internationale, ou le Gruérien Dominique Haldemann, qui a créé son propre instrument.
Programmateur du gala et directeur artistique d’Avenches Tattoo, rassemblement de fanfares militaires, Ludovic Frochaux se réjouit que le public découvre la diversité des talents suisses, «du tambour au hackbrett, cet instrument d’origine afghane qu’ont adopté les Appenzellois. Et depuis une vingtaine d’années, on observe une volonté de casser les codes. Beaucoup de jeunes qui s’y intéressent.»
Du renouveau mais aussi du spectacle, «l’avantage de ces instruments étant qu’ils permettent des éléments très visuels comme des lancers de baguettes», dit Ludovic Frochaux.
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