L’imprimerie de Bussigny va se restructurer
Nouveau coup dur dans le monde de la presse romande. Le Centre d’Impression de Lausanne – propriété du groupe Tamedia SA – devrait subir d’importants changements organisationnels dès 2023. Le site implanté à Bussigny avait déjà subi la suppression d’une quinzaine de postes
Avec un marché de l’impression des journaux en constant recul depuis plusieurs années, l’imprimerie romande de Tamedia se voit contrainte de revoir son fonctionnement. Ce mercredi, les collaborateurs de l’entreprise ont participé à des assemblées et ont appris qu’une consultation allait être mise en place jusqu’à la mi-mai, dans le but de redéfinir le cadre de travail pour les années à venir.
Activité de jour restreinte
Les difficultés que rencontre actuellement le Centre d’Impression de Lausanne (CIL) – qui imprime notamment 24 heures et Le Temps – proviennent à la fois d’un monde de la presse en souffrance ainsi que d’une pénurie de papier. Michele Paparone, chargé de la communication pour TX Group (propriétaire de Tamedia), analyse la situation. «Nous connaissons une baisse continue de la charge de travail sur les différents sites d’impression de Tamedia. Le CIL à Bussigny est particulièrement touché par cette évolution et est également confronté à des variations importantes au niveau des volumes dans la production de jour.»
Parmi les mesures qui devraient être retenues par la direction du CIL, le passage à une production nocturne semble être privilégié. «Il est prévu de mettre en place à partir de 2023 un nouveau modèle d’équipes qui permette d’équilibrer les activités de jour et de nuit. Afin de garantir la charge de travail nécessaire à cet effet, certaines commandes d’impression seront reprises par les autres centres d’impression de Tamedia», commente Michele Paparone, avant de poursuivre: «Concrètement, les mesures prises devraient comprendre des modifications de contrats au sein du CIL, des licenciements avec offre d’emploi au centre d’impression de Berne et des mises à la retraite anticipée.» A noter qu’aucune mesure ne sera annoncée avant l’issue de la consultation en cours. L’attribution des mandats de jour fera figure d’enjeu majeur au sein de la future organisation, ce qui concerne potentiellement certains titres régionaux vaudois qui pourraient dès lors être imprimés en terre bernoise.
Syndicats inquiets
De son côté, Angelo Zanetti, secrétaire central de Syndicom, n’est pas surpris par cette nouvelle. «C’est la réalité du métier. Je tiens à rappeler que ça fait des années que nous sommes inquiets pour le milieu de l’impression. Depuis le début des années 2000, l’essor du numérique n’a cessé de prendre petit à petit le pas sur le papier.» Syndicom retient toutefois qu’une partie des employés sont domiciliés entre Fribourg et Lausanne et pourraient donc être transférés à l’imprimerie de Berne.
Si la plupart des médias ont résisté aux nombreuses vagues de covid, la pénurie de papier engendrant une montée des prix ainsi qu’une diminution des volumes des journaux sortis des rotatives aura joué un rôle majeur dans les difficultés que rencontre le CIL.
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