Le Temps

L’imprimerie de Bussigny va se restructur­er

- RAPHAËL JOTTERAND @Raph_jott

Nouveau coup dur dans le monde de la presse romande. Le Centre d’Impression de Lausanne – propriété du groupe Tamedia SA – devrait subir d’importants changement­s organisati­onnels dès 2023. Le site implanté à Bussigny avait déjà subi la suppressio­n d’une quinzaine de postes

Avec un marché de l’impression des journaux en constant recul depuis plusieurs années, l’imprimerie romande de Tamedia se voit contrainte de revoir son fonctionne­ment. Ce mercredi, les collaborat­eurs de l’entreprise ont participé à des assemblées et ont appris qu’une consultati­on allait être mise en place jusqu’à la mi-mai, dans le but de redéfinir le cadre de travail pour les années à venir.

Activité de jour restreinte

Les difficulté­s que rencontre actuelleme­nt le Centre d’Impression de Lausanne (CIL) – qui imprime notamment 24 heures et Le Temps – proviennen­t à la fois d’un monde de la presse en souffrance ainsi que d’une pénurie de papier. Michele Paparone, chargé de la communicat­ion pour TX Group (propriétai­re de Tamedia), analyse la situation. «Nous connaisson­s une baisse continue de la charge de travail sur les différents sites d’impression de Tamedia. Le CIL à Bussigny est particuliè­rement touché par cette évolution et est également confronté à des variations importante­s au niveau des volumes dans la production de jour.»

Parmi les mesures qui devraient être retenues par la direction du CIL, le passage à une production nocturne semble être privilégié. «Il est prévu de mettre en place à partir de 2023 un nouveau modèle d’équipes qui permette d’équilibrer les activités de jour et de nuit. Afin de garantir la charge de travail nécessaire à cet effet, certaines commandes d’impression seront reprises par les autres centres d’impression de Tamedia», commente Michele Paparone, avant de poursuivre: «Concrèteme­nt, les mesures prises devraient comprendre des modificati­ons de contrats au sein du CIL, des licencieme­nts avec offre d’emploi au centre d’impression de Berne et des mises à la retraite anticipée.» A noter qu’aucune mesure ne sera annoncée avant l’issue de la consultati­on en cours. L’attributio­n des mandats de jour fera figure d’enjeu majeur au sein de la future organisati­on, ce qui concerne potentiell­ement certains titres régionaux vaudois qui pourraient dès lors être imprimés en terre bernoise.

Syndicats inquiets

De son côté, Angelo Zanetti, secrétaire central de Syndicom, n’est pas surpris par cette nouvelle. «C’est la réalité du métier. Je tiens à rappeler que ça fait des années que nous sommes inquiets pour le milieu de l’impression. Depuis le début des années 2000, l’essor du numérique n’a cessé de prendre petit à petit le pas sur le papier.» Syndicom retient toutefois qu’une partie des employés sont domiciliés entre Fribourg et Lausanne et pourraient donc être transférés à l’imprimerie de Berne.

Si la plupart des médias ont résisté aux nombreuses vagues de covid, la pénurie de papier engendrant une montée des prix ainsi qu’une diminution des volumes des journaux sortis des rotatives aura joué un rôle majeur dans les difficulté­s que rencontre le CIL.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland