A Genève, faire réussir chacune et chacun à l’école
La formation est d’une importance capitale pour la Suisse et Genève. Elle est notre carburant pour une citoyenneté éclairée, une meilleure autonomie de l’individu et une économie prospère. Former chaque personne pour assurer la compréhension de notre monde et les enjeux de notre société et ainsi amener chacun à une réflexion poussée et profonde. Des éléments d’autant plus importants face à la concurrence des réseaux sociaux, des fake
news ou encore de la téléréalité amenant superficialité et pensée unique.
Dans notre pays, exemple de démocratie et donc de décisions prises par le peuple, nous ne pouvons accepter de laisser une catégorie de jeunes n’atteignant pas les attentes fondamentales et manquer ainsi d’éléments essentiels à leur développement futur. C’est pourtant la situation actuelle au cycle d’orientation pour au moins 6% d’entre eux concentrés dans un regroupement de formation dont la Cour des comptes et le SRED ont démontré la forte inégalité. Trois longues années avec de telles conditions leur font intégrer une culture de l’échec ne laissant que désespoir et frustration. Les élèves qui ont expérimenté cela, et j’en fréquente, ne peuvent que le confirmer.
Grâce à la loi CO22, une solution est néanmoins aujourd’hui à notre portée avec les objectifs suivants: une reconnaissance et un espoir pour les élèves n’ayant pas encore acquis les niveaux nécessaires; un environnement de classe bien meilleur; un retour de l’orientation au cycle et non pas au primaire; une mixité sociale au sein des classes; la valorisation des filières d’apprentissage; la réduction des inégalités. Grâce à cette réforme, c’est donc sous un jour nouveau et bien meilleur que nous pouvons envisager l’enseignement au cycle d’orientation aussi bien pour les élèves que pour les enseignants avec notamment un renfort de l’investissement en formation.
Les expériences menées dans les cycles pilotes dits «hétérogènes» ont démontré l’efficacité d’un tel système. C’est sans doute pour cette raison que plusieurs cantons et d’autres pays ont déjà adopté cette démarche de mixité avec des résultats probants comme l’illustrent leurs résultats PISA bien meilleurs que les nôtres. Il est également important de rappeler que tous les groupes politiques, de même que les associations ou groupement concernés ont été consultés pendant plus de deux ans. Le travail effectué et les résultats ont d’ailleurs été salués.
Les élèves auront accès au même contenu de cours au sein des classes. Il y aura deux niveaux d’exigences différents dans deux disciplines en 9 et dans quatre disciplines en 10. C’est très intéressant car un élève pourra trouver, dans le travail et l’accompagnement, la motivation pour faire mieux et connaître précisément où se trouve son objectif final. Le déploiement du dispositif s’étalera sur trois ans en commençant par les 9 année, l’effectif sera de 18 élèves par classe. Une voie accélérée permettra également de motiver les élèves ayant de la facilité par un parcours en deux ans au lieu de trois. Par ailleurs, le dispositif sport-art-études restera en place.
Avec cette réforme, c’est aussi le climat scolaire qui sera de bien meilleure qualité: toute la classe ainsi que l’ensemble de l’établissement navigueront en eau calme et avanceront à bonne allure pour amener tous les élèves à la réussite. On ne demande à personne de jouer comme Federer, mais le fréquenter, discuter et échanger avec lui, bénéficier de ses conseils et même le regarder jouer vous rend forcément déjà meilleur. C’est cela la mixité. Et le sens de cette réforme.
Tous les groupes politiques, de même que les associations ou groupement concernés ont été consultés pendant plus de deux ans