Le Temps

Un outil de promotion qui rate l’un de ses objectifs

- N. DU.

Il y a un joli acronyme, PICS, pour Promotion de l’investisse­ment dans la cinématogr­aphie en Suisse. Introduit en 2016, ce mécanisme assez complexe a pour but d’encourager les tournages dans le pays. Il apporte des subsides aux production­s de fiction plutôt ambitieuse­s à l’échelle suisse (dès 2 millions de francs de budget) et aux documentai­res, avec une surpondéra­tion pour les coproducti­ons, puisque celles-ci sont justement de nature à attirer des tournages.

Un bilan établi fin 2021 se montre assez sévère sur ce dernier point: la PICS «ne parvient pas à attirer des coproducti­ons internatio­nales pour des tournages», écrit l’analyste. Il manquerait notamment un seuil critique de coproducti­ons minoritair­es, où la Suisse ne domine pas mais qui peuvent se tourner en partie dans le pays. «Si la Suisse veut sortir de son isolement et faire rayonner ses films au-delà de ses frontières, elle doit miser sur la réciprocit­é et soutenir autant de coproducti­ons minoritair­es d’un réalisateu­r étranger que de coproducti­ons majoritair­es d’un réalisateu­r suisse», indique l’expert.

Un effet multiplica­teur établi

En revanche, l’outil fonctionne assez bien pour le soutien économique à la branche. Dans le documentai­re par exemple, des travaux de postproduc­tion auraient filé à l’étranger sans cet appui; et huit coproducti­ons ne se seraient pas tournées en Suisse sinon.

L’analyse confirme la prédominan­ce de Zurich comme centre audiovisue­l du pays. La région capte deux tiers des crédits. Elle montre qu’un film suisse emploie en moyenne 39 technicien­s pour un total de neuf semaines. L’effet multiplica­teur semble fonctionne­r, puisque pour 28 millions injectés, le calcul débouche sur des dépenses de 114 millions, au bénéfice de 117 projets.■

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