Le Temps

Des millions de Pékinois astreints au télétravai­l

La politique zéro covid, qui implique confinemen­ts et dépistages massifs et répétés de la population, s’abat désormais sur la capitale

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Des millions de Pékinois travaillai­ent à domicile hier à la suite d’un nouveau tour de vis anti-covid, donnant à la capitale chinoise de 22 millions d’habitants des allures de ville fantôme. La Chine est confrontée depuis deux mois à sa pire vague épidémique depuis la flambée initiale du début 2020.

Même si les chiffres de contaminat­ion restent minimes à l’échelle mondiale, les autorités appliquent strictemen­t leur politique du zéro covid et confinent des villes entières dès l’apparition de quelques cas.

Après Shanghai, la ville la plus peuplée du pays, confinée depuis début avril, Pékin fait depuis une semaine l’objet de restrictio­ns aux déplacemen­ts et de nombreux lieux publics (restaurant­s, cafés, salles de sport, gymnases...) sont fermés.

Hier, les autorités ont limité strictemen­t l’accès aux services non essentiels dans le district de Chaoyang, le plus actif et le plus peuplé de la capitale, où certaines entreprise­s doivent limiter à 5% leur effectif normal. Résultat, beaucoup de salariés sont contraints au télétravai­l. «Travailler à la maison est un peu ennuyeux, mais c’est pour le bien de tout le monde», indique Fang, un Pékinois de 35 ans travaillan­t dans la publicité qui n’a pas souhaité donner son nom complet.

Le quartier commercial très animé de Sanlitun, dans l’est de Pékin, était désert hier matin. La boutique Apple, habituelle­ment très achalandée, a reçu l’ordre de fermer ses portes quelques minutes après l’ouverture.

Minimiser les risques

«Je ne me sens pas à l’aise avec si peu de gens autour de moi», déclare une agente d’entretien du nom de Wang, attendant de pouvoir entrer dans le restaurant qui l’emploie. «Je suis chargée de désinfecte­r, je ne peux pas travailler à domicile.»

Pékin a annoncé lundi 49 nouveaux cas de contaminat­ion pour les dernières 24 heures. La situation sanitaire dans la capitale est «grave et compliquée», a relevé devant la presse un responsabl­e de la ville, Xu Hejian, appelant les habitants à ne pas quitter Pékin, sauf raison impérieuse.

Des tests de dépistage de moins de 48h seront par ailleurs exigés pour entrer dans les lieux publics, notamment les supermarch­és, ainsi que dans les immeubles de bureaux. Sous couvert d’anonymat, un employé de la finance a indiqué que son entreprise lui avait demandé «d’éviter de rentrer» chez lui, afin de minimiser le risque d’infection dans les transports. Par ailleurs, «on a conseillé à certains de mes amis de [...] venir (au travail) à vélo».

A Shanghai, le chiffre des nouvelles contaminat­ions est tombé à moins de 4000 hier, après avoir dépassé les 25 000 fin avril. L’actuelle flambée épidémique a tué également plus de 500 personnes à Shanghai, selon un bilan officiel. Le total pour la Chine dépasse à peine 5000 officielle­ment depuis le début de la pandémie.

«La situation sanitaire est grave et compliquée» XU HEJIAN, RESPONSABL­E DE LA VILLE

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