Jusqu’ici, c’était si facile
L’actuel contexte politique et économique rebat les cartes en matière d’investissement. Difficile, actuellement, d’édicter des règles toutes faites même si certaines pistes peuvent s’avérer intéressantes
Les critères grâce auxquels les investisseurs gagnaient de l’argent en bourse ces dernières années perdent de leur sens. En revanche, d’autres s’imposent. Et cela commence par le macro-environnement: les risques géopolitiques qui ont énormément augmenté vont entraîner la réévaluation de certaines branches. Par exemple, l’industrie du nucléaire: l’idée s’impose que, ces prochains temps, on ne pourra pas entièrement s’en dispenser. Les groupes d’armements occidentaux deviennent, eux aussi, un thème d’investissement, puisque la liberté et la tolérance – et donc des éléments essentiels de la durabilité au sens large – doivent être activement protégées contre la Russie et la Chine. Du coup, tout ce qui est lié de près ou de loin à la sécurité IT devrait connaître un regain de vitalité.
L’inflation modifiera également les critères de choix. De possibles bénéfices lointains, tels que ceux promis par le secteur technologique se font moins importants. A l’inverse, la fixation des prix par les entreprises gagne en importance, puisque seules celles qui peuvent répercuter les prix accrus des matières premières, de la production et des transports se sortiront sans dommage de cette phase d’inflation à la hausse.
Le négoce des titres en pleine révolution
Du point de vue des investisseurs, le secteur financier redeviendra plus attrayant. Ces quinze dernières années, vu que des taux minimalistes ont enterré le modèle d’affaires, il n’y avait pratiquement rien à gagner avec les actions bancaires. Ceux qui se fâchent contre la hausse des intérêts et des taxes de leur banque ont intérêt à acquérir leurs actions afin de bénéficier des nouvelles conditions.
Pour finir, le négoce des titres va aussi changer. L’introduction de produits simples Zero Fee (des fonds sans commissions) et un négoce aux prix avantageux, comme celui qui s’est imposé aux Etats-Unis, est en retard en Suisse. Les premières startups bancaires vont se mettre en mouvement et, avec de tels modèles de prix, créer un socle de clientèle. Elles ont affaire à une nouvelle génération d’investisseurs qui ont fait leurs premières expériences avec le bitcoin et les avoirs numériques.
Quant à savoir si le bitcoin survivra aux bouleversements, c’est une autre question. Certes, des innovations du genre Lightning Network rendront peut-être le protocole de technologie blockchain commercialement plus attrayant et l’extrairont de sa niche spéculative. Mais là aussi l’énorme consommation d’énergie se répercutera sur les coûts de transaction. Et alors le prix du bitcoin tendra vers le bas. ■