Condamnation confirmée pour Allegro
L’ancien joueur de tennis a été reconnu coupable de contrainte sexuelle. Il est condamné à une peine de 20 mois de prison, avec sursis. Ses avocats indiquent qu’il «se réserve le droit de recourir au Tribunal fédéral»
Les avocats d’Yves Allegro n’ont pas été entendus par les juges valaisans. Leur mandant n’a pas été acquitté. Le Tribunal cantonal a reconnu coupable l’ex-tennisman de contrainte sexuelle et l’a condamné à une peine privative de liberté de 20 mois, avec sursis de deux ans. En sus, le Valaisan devra verser à la partie plaignante un montant de 3500 francs à titre de dommages-intérêts ainsi qu’une indemnité de 15 000 francs à titre de tort moral.
Les faits remontent au mois d’octobre 2014 et se sont déroulés à Tallinn, en Estonie, en marge d’une conférence de Tennis Europe. Yves Allegro et la plaignante ont terminé une soirée arrosée dans la chambre d’hôtel du Valaisan. Au lendemain de cette nuit qui reste très – voire totalement – floue pour les deux protagonistes, la femme est recouverte de bleus. Une quinzaine d’hématomes au total. Mais, quarante-huit heures après les faits, au milieu de la nuit, des bribes de souvenirs reviennent à la plaignante, qui reproche à l’ancien joueur de Coupe Davis d’avoir abusé sexuellement d’elle.
Contrainte sexuelle, mais pas de viol
Dans son communiqué, le Tribunal cantonal explique que «sur la base d’un faisceau d’indices convergents, en particulier des expertises médico-légale et psychiatrique de la partie plaignante, de l’état de stress post-traumatique de cette dernière ainsi que de ses bribes de souvenirs, qui ne sauraient être le fruit d’hallucinations ou d’une reconstitution mentale, la cour a considéré en substance que l’accusé avait usé de violence envers la partie plaignante pour la contraindre à subir divers actes d’ordre sexuel».
Condamné à 24 mois de prison avec sursis en première instance par le Tribunal du district de Sierre, en décembre 2019, Yves Allegro voit sa peine légèrement revue à la baisse. «La cour a considéré qu’une réduction de peine de 4 mois s’imposait en raison notamment de la violation du principe de célérité et de la couverture médiatique donnée à cette affaire», écrit le Tribunal cantonal, qui comme les juges de première instance, n’a pas retenu l’infraction de viol.
Pour les avocats d’Yves Allegro, qui ont réagi au travers d’un communiqué, le Tribunal d’appel a retenu que leur mandant «était crédible dans ses déclarations», mais également «que la plaignante avait consenti à avoir une relation sexuelle, celle-ci n’étant, quant à elle, pas crédible en soutenant le contraire». Ils poursuivent: «Cependant, malgré les expertises psycho-pharmacologiques émettant un sérieux doute quant à la crédibilité des propos de la plaignante, le Tribunal d’appel a considéré que certains autres actes constituaient une contrainte sexuelle, ce que conteste toujours avec force Yves Allegro, qui se réserve le droit de recourir au Tribunal fédéral.» ■