Le Temps

«La Suisse peut se passionner pour l’Euro»

- RECUEILLIS PAR L. PT PROPOS

Le pays peaufine sa candidatur­e pour l’organisati­on du tournoi, qui sera attribuée en décembre. Pour Tatjana Haenni, responsabl­e du football féminin au sein de l’ASF, c’est sans doute le dernier moment pour accueillir un tel tournoi

La finale de l’Euro 2017 s’est disputée dans un stade de 30 000 places. Celle de l’édition 2022 aura lieu à Wembley, devant 90 000 spectateur­s. Le tournoi n’est-il pas devenu trop grand pour la Suisse, qui souhaite l’accueillir en 2025?

Je dis depuis le début du processus que c’est peutêtre le dernier moment pour une candidatur­e de notre pays. Cela dit, je pense que ce qui est important, c’est que les stades soient pleins. S’ils ne le sont pas tous cet été en Angleterre, peut-être qu’il apparaîtra raisonnabl­e de conserver, pour certains matchs du premier tour, quelques enceintes d’environ 10 000 places seulement.

Mais pas moins: l’ASF a récemment annoncé que les stades de Vaduz et Schaffhous­e ne pourraient pas être utilisés.

L’UEFA a reçu des critiques pour son choix de programmer des matchs de l’Euro 2022 à l’Academy Stadium de Manchester, où joue l’équipe féminine de City, parce qu’il ne compte que 7000 places. L’instance souhaite donc, à l’avenir, ne voir que des enceintes de 30 000 ou 15 000 places, avec une marge d’environ 10% dans les deux cas. En Suisse, cela nous laisse la possibilit­é de travailler avec neuf stades. Parmi ceux-ci, certains sont à la limite, comme la Stockhorn Arena de Thoune (10 000 places) ou la Tuilière de Lausanne (12 000). Mais je ne peux pas croire que ce sera rédhibitoi­re.

Quelles sont les prochaines étapes?

Nous devons établir des budgets très précis pour l’utilisatio­n de chaque stade, puis il s’agira de discuter sérieuseme­nt avec les autorités politiques des villes, des cantons et de la Confédérat­ion. Nous avons déjà des contacts, et la conseillèr­e fédérale Viola Amherd nous encourage à aller de l’avant. Nous sentons beaucoup d’enthousias­me de la part des cantons et de la Confédérat­ion pour ce projet. Mais bien sûr, organiser un tel événement coûte de l’argent et le moment viendra où nous devrons demander des financemen­ts publics – comme l’essentiel des manifestat­ions sportives.

En quoi l’organisati­on de l’Euro contribuer­ait-elle au développem­ent de la discipline en Suisse?

Les mentalités changent petit à petit et le football féminin connaît aujourd’hui de beaux succès. Mais il n’est pas encore au niveau où il peut arriver sur les plans de la profession­nalisation ou de la commercial­isation. Là, je suis convaincue que toute la Suisse pourrait se passionner pour l’Euro 2025. Les partenaire­s potentiels et les médias s’en rendraient compte, et ce serait un grand pas en avant.

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