Le Temps

Un toit commun pour la défense des femmes

Dès 2026, un local ouvert 24h/24 regroupera au centre-ville de nombreuses associatio­ns de soutien aux victimes de violence. Ce sera à la fois un lieu d’accueil et un espace d’échange pour la promotion des droits des femmes

- SAMI ZAÏBI @ZaibiSami

C’est un vieux rêve en passe de devenir réalité. Depuis plus de dix ans, le Réseau Femmes, qui regroupe 11 associatio­ns genevoises, espère créer un lieu où mettre en commun les ressources matérielle­s et humaines pour défendre les droits des femmes. Ce devrait être chose faite en 2026: la fondation Maison des femmes occupera un espace de 3500 m², situé en plein centre-ville et ouvert 24h/24.

Cet espace ne s’appellera pas pour autant «Maison des femmes». Laurence Levrat-Pictet, coprésiden­te du conseil de la fondation, s’explique: «Nous voulons créer un lieu en faveur des femmes, mais qui soit ouvert à tout le monde, y compris aux hommes sensibles à cette cause, afin de promouvoir une société plus juste. Nous ne voulons donc pas d’un nom qui ne soit pas inclusif.» L’appellatio­n du nouvel espace sera déterminée de façon participat­ive au cours des trois prochaines années. Situé sur le boulevard des Philosophe­s, l’endroit sera rénové dès 2024 et devrait ouvrir ses portes en 2026.

Ouvert sur la cité

Un peu à l’image de la Cité Audacieuse à Paris, le futur quartier général féminin genevois vise à regrouper les différente­s franges de la lutte pour le droit des femmes. D’un côté, ce sera un endroit d’accueil ouvert 24h/24, avec des appartemen­ts relais pour les victimes de violences, des logements pour étudiantes et pour femmes séniors et un espace dédié aux enfants.

De l’autre, ce sera un lieu de travail pour les associatio­ns, avec des bureaux, un café, une bibliothèq­ue sur le genre, des espaces de conférence et de coworking ou encore un magasin de vêtements de seconde main. Pour Laurence Levrat-Pictet, la création d’un tel lieu est nécessaire: «Il suffit de se pencher sur quelques données en Suisse: en 2021, 24 féminicide­s ont eu lieu, une femme sur huit est victime de violence au cours de sa vie, et seulement 8% d’entre elles déposent plainte. C’est un fléau qui reste largement sous-estimé.»

Si le lieu se veut accueillan­t et rassurant pour les femmes en difficulté, il n’a pas pour autant vocation à être clos et exclusif. «Notre ambition est de créer un lieu ouvert sur la cité, où l’on peut se réunir, débattre, éduquer et faire cause commune, déroule Laurence Levrat-Pictet. Ce sera un lieu de référence unique en Suisse qui, j’en suis convaincue, fera concrèteme­nt avancer les problémati­ques d’égalité et de promotion des droits de la femme.»

Côté financemen­t, la fondation Maison des femmes peut compter sur le soutien de la Fondation Hans Wilsdorf, qui a acquis les lieux et met à dispositio­n 10 millions pour leur rénovation. D’autres partenaire­s publics et privés apportent également des fonds.

«Je connais le sentiment de liberté de choix. Je l’éprouve au quotidien.» Marion Koch Head Private Clients Swiss Life Asset Managers

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