Le Temps

En Challenge League, une opportunit­é à saisir

Cinq ou six équipes de la deuxième division profession­nelle, qui reprend aujourd’hui après deux mois de pause, peuvent profiter de l’élargissem­ent à 12 clubs de l’élite pour accéder à la Super League, qui était devenue une ligue semi-fermée

- JULIEN PRALONG @julienpral­ong

Avec deux clubs directemen­t promus et un troisième qui pourra forcer son destin dans un barrage, la Challenge League 2022-2023 offre aux ambitieux une chance inédite de rejoindre la première division. «It’s now or never»? Pas vraiment, à écouter les cinq premiers du classement, qui, par excès de prudence, semblent de pas du tout être fans d’Elvis Presley.

Sauf peut-être Ludovic Magnin, âme de rocker et entraîneur d’un Lausanne-Sport (LS) qui demeure, nonobstant son actuelle quatrième place à six points du duo de tête Wil-Stade-Lausanne-Ouchy (SLO) et quatre d’Yverdon, un candidat naturel à la promotion. Alors, c’est maintenant ou jamais? «Oui et non. C’est bien sûr vrai pour des clubs stables depuis quelque temps, qui ont une belle opportunit­é de monter cette saison. Mais nous qui voulons redonner une base au LS et consolider le tout, nous savons que cela demande parfois du temps. Alors nous visons la montée cette année, tout en sachant que nous pourrions aussi avoir besoin d’une saison supplément­aire pour réussir.»

Des licences pour la Super League

De loin le plus important budget de la Challenge League, le LS assume son statut et ses ambitions. Les propos sont beaucoup plus tièdes ailleurs. Chez le leader Wil, le président Maurice Weber assure que «la promotion n’est pas l’objectif annoncé», que les Saint-Gallois se contentero­nt «d’essayer de jouer le haut du classement le plus longtemps possible» et que si promotion il y a, «ce n’en serait que plus beau».

A Yverdon, le directeur général, Marco Degennaro, semble encore moins intéressé: «Nous avons commencé la saison en réduisant un peu le budget et l’objectif a toujours été le maintien. L’an dernier, nous avons été moins performant­s après Noël et nous voulons cette fois-ci ne pas répéter la chose. Etre troisièmes est une jolie surprise, peut-être que nous sommes deux ou trois places au-dessus de ce que nous pouvions imaginer.» Il confirme cependant qu’YS déposera une demande de licence pour la Super League, «par respect pour les joueurs et le public». Etonnant coleader, le Stade Lausanne Ouchy demandera lui aussi à la Swiss Football League une autorisati­on pour jouer en première division la saison prochaine.

Ce sera même le cas du FC Aarau, cinquième à sept longueurs de la place de barragiste occupée par Yverdon. Ayant l’élite dans le sang, le triple champion de Suisse (son dernier titre remonte à 1993) n’écarte d’ailleurs pas l’hypothèse de se battre pour la promotion. «Le favori est Lausanne. Wil, le SLO et Yverdon sont actuelleme­nt en meilleure position. Mais nous donnerons tout pour atteindre le maximum cette saison», promet le directeur sportif, Sandro Burki.

Malgré les réticences à le reconnaîtr­e, cet exercice 2022-2023 offre bel et bien une chance inespérée d’accéder à une Super League qui était devenue une ligue semi-fermée depuis sa réduction à dix équipes (saison 2003-2004). Le mot de la fin à Elvis Presley, toujours dans It’s now or never: «Laisse tes bras m’inviter car qui sait quand nous nous rencontrer­ons à nouveau de cette manière?»

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