Des cartes blanches pour que vive le musée
Le MAH continuera de revisiter ses collections, en 2024 et 2025, avec Wim Delvoye et Carol Bove
«Dans l’histoire de ce musée, il y aura un avant et un après Ugo Rondinone.» Marc-Olivier Wahler, directeur du Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH), ne cache pas son enthousiasme. C’est la troisième carte blanche qu’il donne dans des formats qu’il appelle XL, combinés avec une série de formats plus modestes, privilégiant toujours la mise en valeur des collections. Toutes doivent permettre de penser le MAH dans l’attente d’un projet de restauration et d’agrandissement. Et il est clair que celle-ci y réussit particulièrement bien parce qu’elle n’est pas du tout lestée, alourdie par cette mission et ceci grâce à un double esprit d’ouverture, de la part de l’artiste et de la part du musée.
Comme les cartes blanches précédentes, données à l’artiste performeuse autrichienne Jakob Lena Knebl en 2021 et au commissaire d’exposition français Jean-Hubert Martin en 2022, elle utilise les collections dans leur éclectisme. Cette fois, les objets à valeur d’usage, qui représentent les deux tiers des 650 000 items des collections, sont mis en scène plus qu’exposés, sans même qu’il soit formellement interdit de les toucher, de les utiliser, ce qui peut être assez déroutant, tant pour les équipes du musée que pour les usagers et usagères. Cela participe sans doute à cette impression, aussi ressentie dans les expositions personnelles d’Ugo Rondinone, que nous ne sommes pas des visiteurs et des visiteuses de passage. Nous sommes là pour vivre une expérience et pas seulement pour regarder. Et le bâtiment lui-même expérimente avec nous.
Et les cartes blanches suivantes? Eh bien, ce n’est plus un mystère. Les artistes sont déjà au travail. Le Belge Wim Delvoye et Carol Bove, artiste américaine née à Genève, nous ferons vivre de nouvelles expériences en 2024 et 2025. ■