Le Temps

«Nous devons mettre en avant la diversité au sein du PS»

La conseillèr­e nationale fribourgeo­ise Valérie Piller Carrard a annoncé samedi dans «La Liberté» vouloir briguer la vice-présidence du PS suisse. Elle détaille au «Temps» sa stratégie pour les élections fédérales de 2023, vantant son «bon sens terrien»

- AÏNA SKJELLAUG @AinaSkjell­aug

Elisabeth Baume-Schneider élue à l'autorité suprême de la Confédérat­ion, le Parti socialiste suisse doit se trouver une nouvelle vice-présidente. Les deux coprésiden­ts Mattea Meyer et Cédric Wermuth représenta­nt respective­ment les cantons de Zurich et d'Argovie, le successeur devrait idéalement être un élu fédéral romand. Dans le quotidien fribourgeo­is La Liberté, la conseillèr­e nationale Valérie Piller Carrard annonce sa candidatur­e. Outre le fait qu'elle est la seule postulante annoncée («à première vue il ne me semble pas que d'autres candidatur­es émergeront d'ici au délai fixé le 14 février»), la Fribourgeo­ise de 44 ans – qui se présentera pour sa troisième législatur­e fédérale cet automne – coche toutes les cases.

L'élection se tiendra le 25 février lors d'un congrès prévu dans son propre canton, «une jolie coïncidenc­e», relève-t-elle dans son entretien accordé au Temps. Elle intégrera alors l'équipe des cadres romands du parti, aux côtés du chef de groupe Roger Nordmann et de l'autre vice-président francophon­e Samuel Bendahan.

«Il faut démontrer à la population que ses préoccupat­ions ne sont pas portées par la majorité de droite actuelle au parlement»

VALÉRIE PILLER CARRARD, CONSEILLÈR­E NATIONALE FRIBOURGEO­ISE

«On m'a sollicitée parce que j'ai un profil différent des autres membres de la présidence. Je viens d'un milieu rural et j'ai fait un apprentiss­age. Pour moi, il est nécessaire de mettre en avant la diversité au sein du parti», détaille la conseillèr­e nationale.

Contactée en décembre déjà, juste après l'élection de la Jurassienn­e Elisabeth Baume-Schneider, elle a décidé de se lancer après un temps de réflexion. «Il fallait aussi que j'obtienne le soutien de ma famille», explique-t-elle au quotidien fribourgeo­is.

Si elle accède au poste de vice-présidente du PS, Valérie Piller Carrard dit vouloir relayer la sensibilit­é du terrain et les préoccupat­ions de la population auprès de la présidence. «J'aimerais lui amener un peu de bon sens terrien», avance-t-elle. «Il faut arriver à démontrer à la population que ses préoccupat­ions ne sont pas portées par la majorité de droite actuelle au parlement. Dans la crise actuelle, on se rend compte que nos propositio­ns sur le pouvoir d'achat et sur les rentes vieillesse auraient permis de traverser cette période de manière plus sereine.»

«Le PS restera le deuxième parti de Suisse»

Faut-il comprendre que le parti à la rose doit redevenir plus populaire? «Nos luttes sont restées les mêmes», répond la Fribourgeo­ise, qui se dit convaincue que son parti restera le deuxième parti de Suisse à l'issue des élections fédérales. «Le PS a toujours su se démarquer des autres partis sur les questions sociales et d'égalité. C'est ce message qu'on doit faire passer», précise-t-elle.

En 2018, Valérie Piller Carrard échouait à entrer au Conseil d'Etat fribourgeo­is, au terme d'une campagne pour l'élection complément­aire faisant suite à la démission de Marie Garnier où Vert·e·s et socialiste­s étaient partis désunis.

Il y a quelques semaines, le Parti socialiste listait devant la presse ses objectifs pour l'année électorale qui s'ouvrait. Au Conseil des Etats, son but est de garder sept sièges, une tâche qui s'annonce ardue car la situation actuelle est «exceptionn­elle», admettait alors Cédric Wermuth. Plus largement, le PS veut rester la deuxième force politique du pays, et résister ainsi aux assauts du PLR et des Vert·e·s.

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