N’ayons pas peur de croître
Une Suisse qui croît, quelle excellente nouvelle! C’est le signe d’une bonne santé sociale, politique et économique. Evidemment, cette croissance ne doit pas être anarchique, il s’agit de poser une véritable politique démographique en lien avec la Suisse de demain, celle de 2050.
Le pays se porte bien, le taux de chômage est au plus bas, la cohésion n’est pas en danger, la sécurité non plus, un sentiment de bonheur social parcourt villes et villages. Ce regard optimiste ne se veut ni naïf, ni idéaliste. Des problèmes existent et nécessitent d’être sérieusement abordés sous peine de donner raison à ceux qui crient à une Suisse surpeuplée.
Tout d’abord, l’économie manque de main-d’oeuvre. La solution passera prioritairement par l’immigration, choisie ou non.
Ainsi, l’exemple allemand serait à suivre: proposer très rapidement aux nouveaux arrivants emplois et formations, facteurs déterminants d’une intégration réussie.
Et où vivra le million d’habitants supplémentaire? Des possibilités de
Le taux de chômage est au plus bas, la cohésion n’est pas en danger, la sécurité non plus
densification existent encore dans les cités, notamment en construisant en hauteur ou en créant de nouveaux quartiers. Mais ces développements doivent s’accompagner de crèches, d’écoles, de commerces ou de transports publics. Malheureusement, ces infrastructures sont souvent sous-estimées.
Une autre réflexion à mener est la migration interrégionale: certaines villes grandissent trop vite, alors que d’autres se dépeuplent. Cette situation n’est pas inéluctable, mais pour que La Chaux-de-Fonds ou Porrentruy cessent de perdre des habitants, il faut leur donner des perspectives en termes de développement économique et de mobilité. La mobilité, ce point est crucial au moment où l’on constate que l’Office fédéral des transports et les CFF sont incapables de lire les projections statistiques pour améliorer leur offre. Autre enjeu majeur pour notre société: le vieillissement de la population.
Toutes ces évolutions sociétales ne sont pas effrayantes, mais elles nécessitent la mise en place de politiques publiques à large ampleur. Un beau projet pour la Suisse de demain. ■