Gagnons la bataille du rail!
Alfred Escher, dont la statue domine toujours la gare de Zurich, a fondé l’Ecole polytechnique fédérale. Bâtisseur de la ligne du Saint-Gothard, il est l’icône d’un nouvel univers industriel, le chemin de fer. La sainte alliance de l’EPFZ et de l’EPFL, annoncée par ses présidents Joël Mésot et Martin Vetterli le 3 mai 2023, devrait rappeler l’héritage d’Alfred Escher et l’impact du visionnaire: le rail helvétique doit faire aujourd’hui sa révolution.
Le réseau ferroviaire suisse est un grand vieillard: né en 1847, entre Zurich et Baden, la plupart de ses lignes ont été construites avant 1900 et sont des supercentenaires. A l’exception des trois tunnels alpins offerts à l’Europe (Lötschberg, Saint-Gothard, Monte Ceneri) et d’un tronçon nouveau de Berne à Olten, rien n’a changé pour la Suisse ferroviaire. Les multiples handicaps de la vieillesse (voies fatiguées, tunnels décrépis, tracés tortueux, gares surpeuplées) nécessitent une réfection totale, voire une reconstruction complète. C’est le but premier du projet «Croix fédérale de la mobilité» qui postule l’aménagement de deux axes à grande vitesse de Genève à Saint-Gall et de Bâle à Chiasso, rapprochant toutes les régions de la Suisse et arrimant celle-ci à l’Europe. Ce rêve devient réalité après acceptation par le Conseil national en décembre 2022 et par le Conseil des Etats en mars 2023 de la motion ad hoc.
La révolution du rail suisse est en marche; elle doit être soutenue par toutes les institutions économiques et sociales qui façonnent notre pays. Nous appelons les Ecoles polytechniques fédérales et leurs présidents à appuyer sans réserve ce combat décisif pour notre avenir. Nous devons gagner la bataille du rail.
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