La peste et le choléra
La législature qui s'achèvera cet automne a été marquée par un nombre sans précédent d'atteintes à la protection de la nature. La révision de la loi sur l'énergie a été l'occasion pour certains membres du parlement de jeter aux orties les compromis qui avaient été obtenus par leurs prédécesseurs. Qu'on en juge plutôt.
Il s'en est fallu d‘un cheveu que l'on puisse désormais construire des installations énergétiques dans les biotopes d'importance nationale, les derniers joyaux naturels de la Suisse, qui ne représentent que 2% du territoire.
Les grandes installations photovoltaïques seront encouragées même hors du bâti. Alors que les toits, façades, parkings et routes – en bref toutes les surfaces sans aucune valeur – suffiraient amplement à satisfaire tous les besoins en électricité de la population suisse.
Il sera possible à l'avenir de construire des éoliennes aussi dans les forêts, avec le seul critère restrictif de la présence de dessertes existantes.
L'obligation d'assurer des débits minimaux dans les cours d'eau en aval des barrages a été levée jusqu'en 2035. Cette décision va condamner la vie aquatique dans de nombreux ruisseaux et rivières. Elle va aussi avoir des répercussions sur les nappes phréatiques et sur l'approvisionnement en eau des régions de plaine déjà soumises à de très fortes périodes de sécheresse. Tout cela pour des gains en électricité anecdotiques.
Le référendum lancé par l’UDC est irresponsable
Une partie – importante – de nos élus n'a toujours pas saisi que l'on ne doit pas choisir entre la peste et le choléra. La destruction de la biodiversité et celle du climat sont les deux crises systémiques les plus importantes auxquelles l'humanité doit faire face. Elles doivent être combattues en bonne intelligence ensemble.
Dans ce registre, BirdLife Suisse vous recommande de voter oui à la loi sur le climat le 18 juin pour que la Suisse se dote des moyens de se rapprocher de la neutralité carbone, en vertu des objectifs de l'Accord de Paris qu'elle a ratifié en 2017. Le référendum lancé par l'UDC est irresponsable. Deux cents associations et les autres formations politiques soutiennent la loi.
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