Exploiter la diversité des ETF en actions
Dans un marché qui restera probablement volatil cette année, les instruments passifs pourraient être avantageux grâce à la flexibilité qu’offre leur accès granulaire aux régions, secteurs ou thèmes
Durant de nombreuses années, il n’a pas été difficile pour les investisseurs d’atteindre des rendements intéressants sur le marché des capitaux. Les taux avaient baissé et sont restés longtemps à un niveau bas, la croissance était stable et l’inflation faible, l’environnement était idéal pour une progression des cours des actions. Celles et ceux qui souhaitaient se simplifier le travail investissaient dans un ETF actions, investi au niveau mondial et largement diversifié, par exemple sur la base de l’indice MSCI World. Cette approche n’a pas assuré un rendement élevé chaque année, mais elle s’est avérée très payante à long terme.
Une croissance des marchés moins prévisible
Mais le dicton de J.F. Kennedy selon lequel «une marée montante soulève tous les bateaux» ne se vérifie plus, du moins depuis cette année. Après la crise du covid, l’agression de l’Ukraine par la Russie et sur fond de taux d’inflation en forte hausse, les investisseurs sont confrontés à un nouvel ordre mondial. Ainsi, les tendances disruptives de la démondialisation commencent peu à peu à perturber la tendance haussière longtemps synchrone des marchés boursiers mondiaux. Il peut donc être judicieux de fixer des priorités granulaires sur des régions, des secteurs, des facteurs ou des thèmes dans un portefeuille mondial d’ETF en actions.
L’ère du ralentissement de la mondialisation est apparue dès la crise financière de 2008. Les derniers développements géopolitiques ont encore accéléré la tendance d’une scission de l’économie mondiale. Alors que l’«offshoring», c’est-à-dire la délocalisation de la production dans des pays avec des coûts de main-d’oeuvre ou des prélèvements inférieurs, était autrefois le maître mot pour de nombreux Etats, beaucoup passent désormais au nearshoring ou friendshoring. La production doit donc être de plus en plus localisée dans des pays avec lesquels on a des liens amicaux et/ou géographiques, ou dont on partage le système de valeurs. En conséquence: la croissance devrait à l’avenir être concentrée dans certaines régions ou certains secteurs. En contrepartie, les investisseurs doivent accorder davantage d’attention aux allocations régionales en actions, pour profiter de sous-valorisations relatives.
Les données fondamentales aident à mieux interpréter ces différences. Un exemple: l’Europe, le
Japon et depuis peu aussi la Chine offrent des rendements en dividendes supérieurs aux Etats-Unis. En même temps, les marchés boursiers de ces pays présentent actuellement de nettes décotes par rapport aux Etats-Unis. En ce qui concerne les valorisations, les niveaux sont par ailleurs intéressants dans des pays comme l’Indonésie, Taïwan et la Corée du Sud. Taïwan et la Corée du Sud montrent de plus une forte croissance des bénéfices, de telle sorte que ces marchés peuvent offrir des rendements solides pour des investisseurs à long terme.
Des chances comparables pourraient découler d’investissements dans des ETF sectoriels. Les crises géopolitiques, l’inflation et la politique monétaire des banques centrales touchent de façon très différente les modèles commerciaux des entreprises. Des secteurs longtemps dominants, comme l’informatique et les services de communication, ont parfois rencontré des difficultés l’année dernière. Pour ces derniers et d’autres secteurs, la récente communication de la banque centrale américaine, plus favorable au marché, pourrait retourner la tendance cette année. Beaucoup d’entreprises informatiques et du secteur des biens de consommation non cycliques disposent d’un pouvoir de fixation des prix relativement solide. Ainsi, il est possible d’identifier des secteurs capables de résister autant à un ralentissement économique qu’à un environnement inflationniste.
Une palette infinie
Outre les approches régionales et sectorielles, une autre possibilité s’offre encore aux investisseurs en ETF: les solutions de placement thématiques
Outre les approches régionales et sectorielles, une autre possibilité s’offre encore aux investisseurs en ETF: les solutions de placement thématiques. Ces dernières permettent d’intégrer des segments et des thèmes transverses prometteurs. Ainsi, certaines solutions d’investissement dans le domaine de la mobilité du futur ou de l’intelligence artificielle s’appuient sur des indices diversifiés et composés sur mesure, qui couvrent plusieurs secteurs classiques. Les années passées, cette tendance de placement a connu un essor considérable et 2022 a aussi été une nouvelle année solide, avec plus de 50 ETF thématiques créés rien qu’en Europe.
Les stratégies de placement qui reposent sur des tendances structurelles et des technologies de pointe se sont avérées particulièrement intéressantes pour les investisseurs. Le secteur de la santé en est un exemple parfait, avec sa forte performance des années passées. Une observation plus approfondie montre toutefois que certaines technologies clés comme la recherche ARNm ont joué dans ce cadre un rôle particulièrement important. Cette technologie liée au génome a non seulement permis le développement des vaccins contre le covid, mais elle offre aussi un large spectre d’applications potentielles au-delà de la pandémie. Si ces techniques sont couronnées de succès, elles pourront modifier fondamentalement le secteur de la santé. Les prévisions de la branche indiquent que ce segment de la santé montre une croissance qui dépasse de loin celle du secteur dans son ensemble.
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