En vingt ans, près de 50 coups d’Etat ou tentatives de putsch
L’Afrique détient le triste record du continent ayant connu le plus de coups d’Etat – tantôt réussis, tantôt avortés – au cours des dernières années
Deux chercheurs américains ont recensé les putschs et tentatives de putsch commis dans le monde depuis 1950, soit plus de 480. Le Berceau de l’humanité en dénombre plus de 200, dont 48 survenus depuis le début des années 2000.
Les années 2000
La période se caractérise par une succession de coups d’Etat et tentatives de coups d’Etat, en Côte d’Ivoire notamment. Le 24 décembre 1999, le président Henri Konan Bédié – qui avait succédé six ans plus tôt à Félix Houphouët-Boigny, père de l’indépendance – est renversé par une junte militaire. Trois autres tentatives de putsch auront lieu entre 2000 et 2002.
Les années 2010
Cette décennie est marquée par un ralentissement significatif des renversements politiques. On en dénombre moins de dix, commis entre 2010 et 2020 et ayant abouti à un renversement de pouvoir. Le 18 février 2010, le président destitué du Niger, Mamadou Tandja, est emprisonné. L’année suivante, le pouvoir égyptien sera à son tour renversé à la suite d’une révolte populaire, soutenue par les militaires. Hosni Moubarak est alors emprisonné. Deux années plus tard, le chef de l’armée égyptienne, le général Abdel Fattah al-Sissi, mène une coalition qui conduira au renversement du président Mohamed Morsi.
Les années 2020
En moins de trois ans, le continent a enregistré une hausse significative des coups d’Etat et tentatives de coups d’Etat, avec six putschs aboutis et trois tentatives avortées, relève une étude menée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le 18 août 2020, le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, est renversé par des militaires, un gouvernement de transition est formé en octobre. Mais le 24 mai 2021, les militaires arrêtent le président et le premier ministre.
Le 5 septembre 2021, le président guinéen Alpha Condé est renversé par un coup d’Etat militaire. Les militaires ont promis de rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024. Le 25 octobre 2021, des militaires soudanais menés par le général Abdel Fattah al-Burhan chassent les dirigeants civils de transition, qui étaient supposés mener le pays vers la démocratie après trente ans de dictature d’Omar el-Béchir, lui-même destitué en 2019. Le 26 juillet 2023, des militaires annoncent avoir renversé le président du Niger, Mohamed Bazoum. Le général Abdourahamane Tiani devient le nouvel homme fort du pays. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) annonce le 10 août son intention de déployer une force régionale pour «rétablir l’ordre constitutionnel», tout en continuant de privilégier la voie diplomatique.
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