Rafah se voit promettre l’évacuation
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a assuré dimanche que les Palestiniens entassés dans cette ville (au nombre de 1,5 million) seraient évacués avant toute opération militaire
Ces dernières 24 heures, plus de 90 Palestiniens dont 12 membres d’une même famille ont été tués dans des raids aériens israéliens qui ont touché plusieurs secteurs de la bande de Gaza dont Rafah, a indiqué le Ministère de la santé du Hamas.
Tout en réaffirmant sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah, M. Netanyahou a assuré qu’une telle opération «n’est pas quelque chose que nous ferons en laissant la population enfermée sur place», alors que la communauté internationale redoute la perspective d’un tel assaut. Le premier ministre a également rejeté hier les pressions internationales. «Nous agirons à Rafah, cela prendra quelques semaines mais cela aura lieu», a-t-il lancé. Vendredi, il a approuvé «les plans d’action» de cette offensive, impliquant une «évacuation de la population». La pression vient surtout des Etats-Unis, principaux alliés d’Israël, dont le président Joe Biden s’éloigne de plus en plus ostensiblement de Benyamin Netanyahou.
M. Biden avait ainsi salué vendredi le «bon discours» prononcé la veille par le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, qui a réclamé des élections pour remplacer le gouvernement de M. Netanyahou. «Nous ne sommes pas une république bananière», a répliqué le premier ministre israélien dans des interviews dimanche à CNN et Fox News, qualifiant l’appel de M. Schumer, personnalité juive la plus haut placée du pouvoir législatif américain, de «complètement déplacé».
La plupart des déplacés de la guerre (1,7 million de personnes selon l’ONU) ont trouvé refuge dans la ville de Rafah collée à la frontière fermée de l’Egypte et quotidiennement bombardée par l’armée israélienne. Plusieurs pays poursuivent le parachutage de la nourriture sur Gaza. Malgré ces efforts, l’ONU estime que l’aide par voie terrestre demeure vitale. ■