Le milliardaire Peter Spuhler veut se désengager de Swiss Steel
SIDÉRURGIE L’homme d’affaires thurgovien, l’un des principaux actionnaires de l’aciériste helvétique, compte se retirer à la suite de divers points de discorde avec Martin Haefner, l’autre homme fort du groupe
Les rumeurs allaient bon train depuis quelques semaines sur les mésententes entre les principaux actionnaires de l’aciériste Swiss Steel. L’information est maintenant officielle. Peter Spuhler, le patron de Stadler Rail, veut se désengager du groupe lucernois en difficulté.
Lundi, les administrateurs Barend Fruithof et Oliver Streuli ont annoncé leur démission du conseil d’administration de Swiss Steel avec effet immédiat, selon un communiqué de l’aciériste. Tous deux étaient des représentants de l’actionnaire principal PCS Holding, contrôlé par Peter Spuhler. L’action, qui vaut moins de 1 franc depuis des années, avait clôturé sur une baisse de 12% à la bourse suisse lundi. Mais mardi, le titre reprenait des couleurs et a clôturé en hausse de 3,60%.
Martin Haefner, propriétaire du concessionnaire automobile Amag, et actionnaire numéro un de Swiss Steel avec jusqu’ici 32,7% du capital-actions, restera ainsi seul maître à bord. Et selon la NZZ, le milliardaire serait prêt à racheter les parts de son ex-partenaire d’affaires Peter Spuhler détenant environ 20%, tout comme le paquet de titres appartenant à l’investisseur russe Viktor Vekselberg. Martin Haefner pourrait à l’avenir ainsi contrôler jusqu’à 79% des actions de Swiss Steel.
La raison principale de ce «divorce» entre Peter Spuhler et Martin Haefner? Le refus de ce dernier d’accepter la candidature de Barend Fruithof, un proche du patron de Stadler, au poste de président du conseil d’administration de Swiss Steel. La question au sujet de l’assainissement de l’aciériste faisant face à de graves problèmes constitue un autre point de discorde. Le retrait de Peter Spuhler est une défaite pour celui qui est considéré comme un des hommes forts de l’industrie suisse.
En mal de liquidités
Swiss Steel fait face à de nombreux défis: une faible demande mais également des problèmes propres à l’entreprise pèsent sur la marche des affaires. Le groupe, comptant un peu moins de 9000 employés, a terminé l’exercice 2023 sur une perte de 295 millions d’euros (289 millions de francs). Quant à son chiffre d’affaires, il s’est contracté de 20% à 3,24 milliards d’euros.
Lors d’une assemblée générale extraordinaire prévue le 4 avril, les actionnaires doivent se prononcer sur une augmentation de capital de 300 millions d’euros. Il s’agit de la troisième fois en quatre ans qu’une telle transaction doit être menée. Martin Haefner serait prêt à assurer le financement de l’opération, rapportent divers médias. ■