Après l’accident de Baltimore, une chaîne logistique sous pression
L’effondrement du pont, heurté par un navire, a engendré la fermeture du port qui est le principal point d’entrée des importations de voitures des Etats-Unis. Les transporteurs doivent trouver des plans B dans un contexte déjà tendu. Les assureurs vont de
Après la catastrophe humaine, les soucis logistiques. Immédiatement après d’ailleurs, car le commerce n’attend pas. Cette année, avant l’effondrement du pont Francis Scott Key à Baltimore, 438 bateaux de la marine marchande avaient jeté leurs amarres dans ce port de la côte Est américaine. Cela n’en fait pas l’un des principaux, loin de là même. Si on regarde le volume des marchandises qui y transite, il figure tout juste dans le top 20 des ports des EtatsUnis.
Baltimore est néanmoins le premier importateur de voitures des EtatsUnis. C’est aussi un pôle dans l’industrie du charbon et des machines. Sur les 438 bateaux, 113 ont transporté des voitures, 104 sont des porte-conteneurs et 89 des vraquiers (transportant notamment du charbon), selon le port.
Retards en vue
La plupart des installations portuaires de Baltimore sont désormais fermées pour une durée indéterminée, et les navires doivent trouver de nouveaux itinéraires. Le groupe genevois MSC, la plus grande compagnie de transport de conteneurs du monde, a annulé, tout comme Maersk et d’autres, ses escales dans ce port américain et prévenu que ces fermetures allaient engendrer des retards. L’accident va entraîner un accroissement du trafic dans les autres ports, de la région ou plus loin.
«C’est une perturbation de plus dans un système déjà tendu [pour la chaîne d’approvisionnement mondiale, ndlr]», selon Abe Eshkenazi, le patron de l’Association for Supply Chain Management, cité dans le Washington Post. Les marchandises doivent être réacheminées vers d’autres ports, ce qui signifie qu’il faudra déterminer où la capacité de transport est suffisante.
Parmi les alternatives pour les fabricants de voitures figure un port à 1000 kilomètres au sud, celui de Brunswick, dans l’Etat de Géorgie, le deuxième port américain pour les importations automobiles. «Il est trop tôt pour dire quel sera l’impact de cet accident sur le secteur automobile, mais il y aura des perturbations», a prévenu John Bozzella, président de l’Alliance pour l’innovation automobile.
De gros enjeux
En 2023, le port de Baltimore a importé pour environ 60 milliards de dollars de marchandises et il en a exporté pour une bonne vingtaine de milliards de dollars. Autrement dit, chaque jour de fermeture représente 219 millions de dollars supplémentaires de manque à gagner, ce qui va coûter cher.
Les indemnités versées à la suite de l’accident vont même figurer parmi les plus importantes dans le domaine de l’assurance maritime, selon John Neal, directeur du groupe Lloyd’s, à Londres, cité par l’agence Bloomberg. Dans une note publiée mercredi, la banque Barclays affirme que les assureurs seront confrontés à des demandes d’indemnisation pouvant atteindre 3 milliards de dollars.
Le port de Baltimore accueille des marchandises qui viennent essentiellement de Chine. Parmi les autres principaux pays partenaires figurent la Thaïlande, le Vietnam, la Corée du Sud et l’Indonésie, selon le cabinet Markit.
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