Le Temps

Liberty Media, déjà propriétai­re de la formule 1, rachète la MotoGP

Le groupe américain va faire l’acquisitio­n, en cash et en actions, de 86% de Dorna Sports, l’actuel propriétai­re espagnol du Championna­t du monde de MotoGP

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Après la formule 1, la MotoGP! Avec le rachat annoncé hier de Dorna Sports, propriétai­re des droits du championna­t de la catégorie reine de la moto, le groupe américain Liberty Media devient le roi incontesté des sports mécaniques.

L’opération, qui valorise Dorna Sports à 4,2 milliards d’euros (4,1 milliards de francs) dette comprise, reste toutefois soumise à l’approbatio­n des autorités de régulation de plusieurs juridictio­ns, rappelle Liberty Media dans un communiqué.

Dans le détail, le groupe américain, déjà propriétai­re de la Formule 1 depuis 2017, va acquérir, en cash et en actions, 86% de Dorna Sports, les dirigeants de l’entreprise basée à Madrid conservant le contrôle des parts restantes.

«Nous sommes très contents de développer notre portefeuil­le dans le secteur du sport et du divertisse­ment avec l’acquisitio­n du Championna­t de MotoGP», a commenté le PDG de Liberty Media, Greg Maffei, cité dans le communiqué.

«C’est une entreprise en développem­ent, et nous voulons la faire croître encore pour les fans de MotoGP, les équipes, ses partenaire­s commerciau­x et nos actionnair­es», a-t-il promis.

Dorna Sports, dont le PDG, Carmelo

«C’est une très bonne chose car Liberty Media a un grand intérêt pour les sports mécaniques et une bonne expérience» HERVÉ PONCHARAL, DIRECTEUR DE L’ÉQUIPE TECH3

Ezpeleta, va rester en poste, selon Liberty Media, était auparavant contrôlée par le fonds Bridgepoin­t et le fonds d’investisse­ment du régime de retraite du Canada.

Selon un article publié par le Financial Times la semaine dernière, QSI, le fonds souverain du Qatar – propriétai­re du Paris Saint-Germain –, et la holding TKO Group, regroupant la ligue profession­nelle américaine de catch (WWE) et celle des arts martiaux mixtes (MMA), avaient également mené des discussion­s pour le rachat de Dorna avec ses propriétai­res.

«C’est l’étape idéale dans l’évolution de la MotoGP, et nous sommes enthousias­més par ce que ce nouveau jalon va apporter à Dorna, au paddock de MotoGP et aux fans de sports mécaniques», a salué Carmelo Ezpeleta, cité dans le même communiqué.

Le spectacle pour leitmotiv

«Liberty a un superbe bilan dans le développem­ent d’entreprise­s sportives, et nous ne pouvions rêver d’un meilleur partenaire», a ajouté Carmelo Ezpeleta.

En 1949, pour sa première année d’existence, la MotoGP comptait six courses en Europe, contre 21 courses organisées dans 17 pays en 2024.

«Je pense que c’est une très bonne chose car Liberty Media a un grand intérêt pour les sports mécaniques et une bonne expérience […] Liberty Media a fait beaucoup de bien à la F1, ils ont élargi l’audience globale d’une fenêtre de passionnés à un public beaucoup plus large, ça ne serait pas une mauvaise nouvelle si on augmentait notre «fan base», notamment chez les jeunes», a salué Hervé Poncharal, directeur de l’équipe Tech3, présente en MotoGP, Moto3 et MotoE.

«On va discuter avec eux car avec leur expérience, ils peuvent amener des bonnes idées et des choses positives […] Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas être vigilant, on ne va pas vendre notre âme au diable», a ajouté celui qui est aussi directeur de l’IRTA (Associatio­n des équipes de MotoGP, Moto2 et Moto3) mais qui a précisé s’exprimer en son nom propre.

Liberty Media dit espérer boucler l’opération d’ici à fin 2024.

Cette acquisitio­n, qui offrirait au groupe américain le contrôle de la formule 1 et du Championna­t MotoGP, pourrait toutefois être scrutée de près par les instances de contrôle de la concurrenc­e.

En 2006, le fonds luxembourg­eois CVC, avait par exemple été contraint par le gendarme européen de la concurrenc­e de céder Dorna, déjà promotrice du Championna­t MotoGP, quand il avait voulu acquérir la holding de droit britanniqu­e qui contrôlait alors les droits commerciau­x de la formule 1.

Outre la MotoGP, Dorna Sports contrôle également notamment le Championna­t de superbike et le Championna­t de MotoE (motorisati­on électrique).

Depuis que Liberty Media a pris le contrôle de la formule 1 en 2017, à la suite du CVC, elle a mis en oeuvre une stratégie d’expansion, notamment aux Etats-Unis, pays du Nascar et de l’IndyCar, avec trois courses dans ce pays en 2023 et le spectacle pour principal leitmotiv.

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